CHARLES MARTEL, maire du palais d’Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne (717-741)

CHARLES MARTEL (688 env.-741),  maire du palais d’Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne (717-741)


Fils de Pépin d'Herstal, Charles Martel apparaît dans l'histoire au lendemain de la mort de son père (déc. 714), qui déclencha des troubles violents dans le royaume franc : Neustriens et Aquitains alliés aux Frisons et aux Saxons tentèrent d'abattre la puissance austrasienne. Au bout de six ans, Charles Martel réussit à défaire ses adversaires et à s'imposer avec les titres de maire du palais, duc et prince des Francs, aux côtés du roi mérovingien Thierry IV. Son action se résume dans la reconquête du royaume où l'autorité franque ne subsistait guère qu'en Neustrie et en Austrasie, les autres régions s'étant émancipées à peu près complètement depuis la fin du viie siècle. L'instrument de la reconquête fut l'armée du maire, constituée par sa clientèle austrasienne qu'il rétribua largement en terres d'Église : si les structures ecclésiastiques s'en trouvèrent bouleversées, cette sécularisation permit la transformation du royaume franc en un État guerrier. Charles Martel put ainsi en Germanie ressaisir la Thuringe et l'Alémanie, rétablir la suprématie franque sur la Bavière et reconquérir en partie la Frise ; il accorda en même temps son appui aux missionnaires qui achevaient l'évangélisation de la Germanie centrale et méridionale et y implantaient l'Église — notamment à l'Anglo-Saxon Boniface. En Gaule, l'invasion de l'Aquitaine par les Arabes, l'appel au secours qu'il reçut du duc Eudes lui permirent de franchir la Loire, de remporter en 732 ou en 733 l'éclatante victoire de Poitiers et, après celle-ci, de recevoir le serment de fidélité du nouveau duc. Dans le Sud-Est, il reconquit non sans peine la Bourgogne et la Provence. Son pouvoir s'était entre-temps tellement affermi qu'il ne remplaça pas le roi Thierry IV, mort en 737, et qu'il disposa souverainement du royaume en le partageant, avant de mourir, entre ses deux fils Carloman et Pépin.

Écrit par Robert FOLZ : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
Biographie de CHARLES MARTEL (688 env.-741) - Encyclopædia Universalis

Charles Martel

de Georges Minois (Auteur)

Sa victoire contre les arabo-musulmans à Poitiers, en 732, est à peu près tout ce qui reste de Charles Martel dans la mémoire collective, qui le considère avant tout comme le " marteau des Sarrasins ". L'enjeu de cette fameuse bataille connaît d'ailleurs un regain d'intérêt dans le contexte actuel, et fait l'objet de vifs débats : simple escarmouche, ou choc des civilisations qui a sauvé l'Europe de l'islamisation ? Cependant, Charles Martel ne se réduit pas à cette seule date, aussi célèbre soit-elle. Grand-père de Charlemagne, il assure la transition entre la dynastie moribonde des Mérovingiens et celle des Carolingiens. Guerrier avant tout, il est devenu, par ses nombreuses victoires, mais aussi par sa collaboration avec les missionnaires et par son entente avec le pape, le prince le plus puissant de son époque, le sauveur de l'unité du monde franc, et le rempart de la chrétienté. Maître d'un immense territoire, tout en restant simplement " maire du palais ", il prépare l'accession au trône de son fils Pépin le Bref. Si Charles Martel reste pourtant mal connu, en raison du caractère lacunaire et laconique des chroniques de cette époque, de nombreux documents, privés et publics, sur la société franque permettent de lever en partie le voile sur cet étonnant personnage, et de mieux comprendre l'homme et son œuvre.

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (12 novembre 2020)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 400 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262080658
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262080655
Poids de l'article ‏ : ‎ 583 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.5 x 3.1 x 24.1 cm


Charles Martel

de Jean Deviosse (Auteur)

Octobre 732 : Charles Martel arrête à Moussais-la-Bataille, au sud de Châtellerault, l'avant-garde du gouverneur de l'Espagne musulmane, Abd al-Rahman. Avec cette victoire dite " de Poitiers ", Charles entre dans l'histoire comme le rempart de la chrétienté contre l'islam. Image erronée, car ce combat, destiné à empêcher le pillage de la basilique Saint-Martin de Tours, eut surtout une portée symbolique. Image réductrice, car Charles s'affirma, en bien d'autres occasions, en grand homme du dernier demi-siècle mérovingien. Son père, Pépin II, s'était imposé comme l'unique maire du palais, véritable maître du royaume franc face à des Mérovingiens sur le déclin. Fils d'une concubine, il dut batailler de 714 à 718 pour recueillir la succession et devenir à son tour un " presque roi ". Seuls son génie militaire et son sens de l'organisation lui permirent de triompher de ses rivaux, avant de lancer ses forces vers l'Aquitaine et la Septimanie, préparant ainsi la réunification de la Gaule sous un seul joug. Le premier de sa famille, il soutint l'évangélisation de la Frise et de la Germanie, et se posa en protecteur de la papauté. Son prestige et son autorité étaient tels qu'il se passa de remplacer le Mérovingien Thierry IV, mort en 737, et se fit lui-même ensevelir en 741 dans la nécropole royale de Saint-Denis. L'œuvre de Charles annonce, tout entière, la Renaissance carolingienne, initiée par son fils Pépin le Bref et par son petit-fils Charlemagne. Pour nous restituer cette figure méconnue, Jean Deviosse a réuni une documentation considérable, précise et sûre, qu'il a passée au crible de la critique historique.

Éditeur ‏ : ‎ TALLANDIER (16 février 2006)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 334 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2847342702
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2847342703
Poids de l'article ‏ : ‎ 440 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.5 x 2.9 x 21.5 cm