Le partage de 561 et la dislocation du Regnum Francorum
Le partage en trois lots du Parisis et le maintien dans l'indivision de Paris tentent de conserver la fiction d'un royaume unique. En vain. Les intrigues du palais, les querelles familiales, la constitution d'entités politiques dont le centre de gravité est extérieur au Bassin parisien se matérialisent par le transfert des capitales franques d'Orléans à Chalon-sur-Saône, de Reims à Metz et de Soissons à Tournai. Autour de ces trois villes se constituent progressivement trois entités politiques nouvelles : la Burgondie ou la Bourgogne, formée pour l'essentiel des territoires de l'ancien royaume des Burgondes ; l'Austrasie (Austria, « pays de l'Est », ou « des gens de l'Est », Austrasii), qui naît, avant la fin du vie siècle, de l'ancien royaume de Thierry Ier et qui est fortement germanisée ; la Neustrie (Neuestreich, « empire le plus neuf », donc de l’Ouest, du point de vue des Francs, venus de l’Est), fille tardive du partage de 567.
Soumise à l'autorité militaire et à l'exploitation économique de ces trois royaumes germaniques, l'Aquitaine, restée profondément imprégnée de traditions romaines, s'individualise progressivement dès la fin du vie siècle, avant de tenter de s'émanciper à la fin du viie siècle et au début du viiie siècle, à la faveur de l'affaiblissement de la dynastie mérovingienne, sous la direction de ducs locaux : Félix, Loup, Eudes et Hunaud.
Mérovingiens - LAROUSSE