PEPIN LE BREF, maire du palais de Neustrie et de Bourgogne (741-751) puis roi unique des Francs (751-768)

PÉPIN LE BREF (714-768) maire du palais de Neustrie et de Bourgogne (741-751) puis roi des Francs (751-768)

Deuxième fils de Charles Martel, Pépin devint, après la mort de celui-là, maire du palais en même temps que son frère aîné Carloman. Le mal qu'ils eurent à imposer leur autorité contre leur demi-frère Griffon et contre les ducs des pays limitrophes du royaume contraignit les deux princes à faire monter sur le trône, en 743, le Mérovingien Childéric III dont le pouvoir ne fut d'ailleurs que nominal. Le fait majeur des premières années fut cependant la réforme de l'Église bouleversée par les sécularisations de Charles Martel. Pépin et Carloman l'accomplirent prudemment et réglèrent, en 744 et 745, la question des biens ecclésiastiques confisqués par un compromis qui fit naître la vassalité. Demeuré depuis l'abdication de Carloman en 747 seul maître du royaume, Pépin prépara son accession au trône, sollicitant l'avis du pape Zacharie en 750 et obtenant de lui la réponse célèbre selon laquelle devait être roi celui qui exerçait la réalité du pouvoir. Elle permit à Pépin de se faire élire roi en 751 ; le sacre que lui conférèrent les évêques le revêtit d'une légitimité nouvelle, celle d'être l'élu de Dieu. L'entente entre Pépin et le Saint-Siège parut au grand jour en 754. Menacé par le roi des Lombards, Aistulf, désespérant d'obtenir des secours de l'Empire byzantin, le pape Étienne II se rendit en France pour solliciter l'aide de Pépin. Deux campagnes en Italie (755 et 756) permirent à celui-ci d'arracher aux Lombards leurs conquêtes et de remettre vingt-deux villes de l'Exarchat de Ravenne, de l'Émilie et de la Pentapole au pape qui était déjà en fait maître de Rome : l'État pontifical était né. Le dernier fait important du règne de Pépin a été la conquête de l'Aquitaine (760-768).

Écrit par Robert FOLZ : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
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