LOUIS XV LE BIEN-AIME, roi de France et de Navarre (1er.9.1715 au 10.5.1774)

Louis XV


A cinq ans, en 1715, Louis XV succède à son arrière-grand-père Louis XIV dans une France affaiblie. Après la Régence et le ministère du vieux cardinal de Fleury, ce n'est qu'en 1743 qu'il commence à gouverner. Le " Bien-Aimé " devient assez vite le Mal-Aimé. Il le resta longtemps aux yeux des historiens qui lui ont reproché sa faiblesse devant ses ministres et favorites, ses frasques du Parc-aux-Cerfs, la perte du Canada et de l'Inde... Aujourd'hui on commence à mieux comprendre ce souverain timide, secret, ayant sans doute du mal à assumer son métier de roi, mais profondément bon, sensible, cultivé, passionné par les sciences et ne manquant parfois pas d'autorité.
En ce siècle des Lumières, où l'esprit public évolue fortement, où les idées nouvelles foisonnent, Louis XV, dans Versailles rayonnant d'un éclat incomparable, demeure le monarque le plus prestigieux d'Europe jusqu'à sa mort en 1774.

Éditeur ‏ : ‎ Tempus Perrin (21 octobre 2021)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 1024 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262097437
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262097431
Poids de l'article ‏ : ‎ 540 g
Dimensions ‏ : ‎ 13.5 x 3 x 18.8 cm

LOUIS XV (1710-1774) roi de France (1715-1774)

Louis XV, qui sera plus tard surnommé Louis le Bien-Aimé par ses sujets apparaît un peu, à la mort de Louis XIV, son arrière-grand-père, comme l'enfant miraculeux qui va sauver la dynastie. Mais il finira son long règne (59 ans) dans la disgrâce, en raison du manque de fermeté et d'esprit de décision qu'il a manifesté, même si le royaume a connu, à cette époque, la prospérité et l'ouverture à une certaine modernité.

L'héritier du trône

Le Grand Dauphin, fils du Roi-Soleil, est mort en 1711 ; en 1712, c'est le tour de son petit-fils, le duc de Bourgogne, de la femme de celui-ci, Marie-Adélaïde, et de leur fils aîné, le duc de Bretagne, âgé de cinq ans, tous trois enlevés par la rougeole pourprée et par les pratiques des médecins de la cour : la purge et la saignée. Le jeune Louis est sauvé de leurs mains par son rang infime dans la succession ; sa gouvernante, Mme de Ventadour, se borna à le tenir au chaud jusqu'à sa guérison. Héritier du trône à cinq ans, le jeune Louis commence dès lors à subir les contraintes de la vie publique et d'une étiquette minutieuse voulues par son aïeul ; mais ce qui convenait à un homme fait pétri d'orgueil et de volonté ne réussit pas à l'enfant émotif et secret. Dans une lettre destinée à Mme de Maintenon, sa gouvernante raconte que Louis aime jouer « à ne plus faire le roi ». À sept ans, il est séparé de sa gouvernante et confié à son gouverneur, le maréchal de Villeroi, un vieux courtisan vaniteux qui adore faire admirer la grâce et les talents de son élève. Celui-ci, au cours d'interminables cérémonies publiques, doit apprendre à dissimuler ses besoins comme ses sentiments, à cacher sa timidité naturelle. Il acquiert alors cet air de froideur et de majesté qu'il montrera toute sa vie en public et le goût des petits appartements, des cercles intimes, d'une vie presque bourgeoise. De Fleury, son précepteur, il reçoit une excellente instruction, un penchant pour les sciences et les techniques (fortement encouragées sous son règne), et il concevra pour cet homme ambitieux, secret lui aussi mais d'abord aimable, une admiration qui va marquer fortement sa vie. À onze ans, Louis voit arriver sa fiancée, une infante de trois ans qui ne lui inspire que de l'ennui. Déjà des pamphlets circulent contre le roi ; en 1722, l'avocat Barbier note dans son journal : « Il a un bon et beau visage, bon air, et n'a point la physionomie de ce qu'on dit de lui, morne, indifférente et bête. » L'année suivante voit la proclamation de la majorité royale (et, quelques mois après, la mort du régent Philippe d'Orléans). Louis-Henri de Bourbon-Condé, dit Monsieur le Duc, prend la tête du gouvernement et, très vite, s'inquiète de la santé du roi ; non par attachement à la dynastie, mais pour empêcher l'accession au pouvoir des Orléans qu'il considère comme ses ennemis. Or le roi est de constitution fragile, et manifeste des troubles qui font craindre pour sa vie. Monsieur le Duc décide de marier le roi au plus vite, renvoie la trop jeune infante en Espagne et, entre tous les partis d'Europe, choisit une princesse pauvre et vertueuse, mais non sans charme, qui a vingt et un ans, l'âge de procréer. Le 5 septembre 1725 fut célébrée l'union de Louis XV et de Marie Leszczyńska, fille du roi détrôné de Pologne.

Solange MARIN : LOUIS XV (1710-1774) roi de France (1715-1774) - Encyclopædia Universalis