LOUIS VII LE JEUNE, roi de France (1.8.1137 au 18.9.1180 associé au trône depuis le 25.10.1131)
Louis VII
de Yves Sassier (Auteur)
Louis VII n'a certes pas la personnalité qu'on attend d'un roi: tolérant, généreux, pieux jusqu'à la dévotion, naïf et sensible, il ferait plutôt figure de saint laïque. Pourtant ce prince aux moeurs trop pures, au tempérament trop doux, apparemment mal armé pour lutter contre l'ambition et la fourberie des monarques de son temps, sut dessiner les contours d'une royauté plus forte.
En ce XIIe siècle trépidant, où la chrétienté occidentale se déchire, où Frédéric Barberousse aspire à la domination universelle, où les situations que l'on croit figées pour toujours se modifient soudain, le long règne (1137-1180) de Louis VII ne se juge pas d'une pièce. Premier roi de France à prendre la croix et à gagner la Terre sainte, il doit mener, dès son retour, un difficile combat dont l'enjeu est la survie de la dynastie. Il ne pourra empêcher la montée des Plantagenêt, mais, attentif au jeu politique, plus habile et peut-être plus clairvoyant qu'on ne le pensait, il affermit de façon décisive la prérogative du roi de France en tant que protecteur des Eglises et pacificateur du royaume.
Éditeur : Fayard (7 novembre 1991)
Langue : Français
Broché : 505 pages
ISBN-10 : 2213027862
ISBN-13 : 978-2213027869
Poids de l'article : 540 g
Dimensions : 13.5 x 2.6 x 21.5 cm
LOUIS VII LE JEUNE (1120-1180) roi de France (1137-1180)
Fils de Louis VI et d'Adélaïde de Savoie, Louis VII le Jeune a épousé, juste avant son accession au trône, l'héritière d'Aquitaine, Aliénor. Il a alors seize ans. Il commence par écarter sa mère de la cour et gouverne avec l'excellent conseiller de son père, l'abbé de Saint-Denis, Suger. Résidant le plus souvent à Paris, il poursuit la politique paternelle de soumission et de mise en valeur du domaine royal : il multiplie les concessions de privilèges aux communautés rurales, encourage les défrichements et favorise l'émancipation des serfs ; il prend appui sur les villes en accordant des chartes de bourgeoisie (Étampes, Bourges). Hors du domaine, il soutient le mouvement communal (Reims, Sens, Compiègne, Auxerre) et surtout il soutient l'élection d'évêques dévoués au pouvoir royal.
C'est autour d'affaires d'élections épiscopales qu'éclatent les premières crises du règne : en 1138, le roi accorde son investiture pour l'évêché de Langres à un moine de Cluny et non au candidat de Bernard de Clairvaux et, surtout, en 1141, il veut imposer au siège de Bourges son propre candidat contre Pierre de La Châtre, élu du chapitre de la cité, soutenu par le pape Innocent II qui excommunie Louis VII. Pierre de La Châtre s'étant réfugié en Champagne, le roi envahit le comté et brûle Vitry (1142). Mais il doit finalement accepter l'élection de Pierre de La Châtre pour faire lever l'interdit qui pèse sur le royaume. Il se croise peu après (Noël 1145) pour répondre à l'appel de Bernard de Clairvaux et, confiant son royaume à Suger, il gagne Antioche, échoue devant Damas et rentre en France (1147-1149). C'est pendant cette expédition que serait née la brouille entre le roi et son épouse, qui devait aboutir à un divorce aux funestes conséquences pour le royaume.
Aliénor se remarie aussitôt avec Henri II Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie, qui s'empare ainsi de l'Aquitaine, avant de devenir roi d'Angleterre en 1154. Dès lors, malgré une réconciliation passagère, les affrontements sont permanents. Ne pouvant affaiblir son adversaire, Louis VII soutient l'archevêque de Canterbury Thomas Beckett et les fils révoltés de Henri II, Henri et Richard (1173). Il faudra l'autorité du pape pour imposer à Henri II la conclusion du traité d'Ivry en 1177.
Outre l'appui des papes qu'il a soutenus contre l'empereur, Louis VII a trouvé contre le Plantagenêt l'alliance du comte de Flandre et du comte de Champagne, dont il épouse la fille, Adèle, mère de Philippe Auguste, en troisièmes noces (1160). Il meurt après quarante-trois ans de règne, ayant, comme ses prédécesseurs, associé son fils à la monarchie pour assurer la continuité dynastique.
— Michel SOT : LOUIS VII LE JEUNE (1120-1180) roi de France (1137-1180) - Encyclopædia Universalis