Dynastie Capétienne - Branche Valois (1328-1589)

VALOIS


La maison de Valois a occupé le trône de France de 1328 à 1589, c'est-à-dire de l'avènement de Philippe VI, fils de Charles de France, comte de Valois (d'où la dynastie tirera son nom) et petit-fils de Philippe III le Hardi, à la mort d'Henri III.

Les Valois, branche cadette de la dynastie capétienne, se divisent eux-mêmes en Valois-Orléans, représentés par Louis XII, petit-fils de Louis, duc d'Orléans, qui régnera de 1498 à 1515, et en Valois-Angoulême, avec l'avènement de François Ier, arrière-petit-fils du même Louis, duc d'Orléans, qui régnera de 1515 à 1547 et aura pour successeurs son fils Henri II (1547-1559) et les trois fils de ce dernier, François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574) et Henri III (1574-1589).

L'accession des Valois à la couronne ouvre une ère nouvelle dans l'histoire de la France, où les crises les plus graves qu'elle ait connues alternent avec des périodes de faste sans égales. Leur présence sur le trône recouvre la période de la guerre de Cent Ans, des guerres d'Italie et des guerres dites de religion, mais elle se situe aussi au moment où le Moyen Âge finissant jette ses derniers feux pour faire place à la Renaissance dont l'éclat auréole au XVIe siècle leur règne, en même temps que leur vision du monde s'élargit aux dimensions des grandes découvertes. On ne fera qu'un bref rappel de ce qu'ont été et de ce qu'ont fait les premiers rois Valois, tout proches qu'ils sont encore des derniers Capétiens directs, pour mettre l'accent sur ceux des deux maisons d'Orléans et d'Angoulême qui ont marqué d'une si forte empreinte le XVIe siècle français.

La consolidation de la monarchie

Un style nouveau de gouvernement

Désigné par l'assemblée des barons et prélats du royaume réunis pour donner un successeur à Charles le Bel, dernier des Capétiens directs, et choisi par elle contre les deux autres prétendants à la couronne, Philippe, comte d'Évreux, et Édouard III, roi d'Angleterre, – sans que d'ailleurs l'on ait alors évoqué les dispositions de la loi salique –, Philippe, comte de Valois, est sacré roi de France sous le nom de Philippe VI, le 29 mai 1328. Dès son avènement, il imprima un caractère nouveau au gouvernement du royaume, où le goût du faste et l'esprit chevaleresque qui seront la marque de la lignée des Valois s'allient au souci de redonner aux grands seigneurs un rôle essentiel dans la conduite des affaires. Le premier roi Valois sait, d'autre part, qu'il peut s'appuyer sur un ensemble d'institutions qui se sont progressivement dégagées de l'ancienne curia regis et garantissent désormais le plein exercice de la justice royale, la levée régulière des subsides et la mise en place d'une armée sûre : dès 1333, il s'enthousiasme à l'idée de s'engager dans une nouvelle croisade.

Mais le danger était aux portes du royaume lorsqu'en 1337 éclate le conflit avec l'Angleterre au sujet de la possession de la Guyenne. Par deux fois au cours de la guerre de Cent Ans, la France vaincue saura, après les désastres de Crécy et de Poitiers d'une part, d'Azincourt d'autre part, se doter des moyens qui lui permettront, sous les règnes réparateurs de Charles V, puis de Charles VII, non seulement de sauvegarder son existence mais de sortir plus forte d'une lutte où elle avait paru s'épuiser.

La monarchie à l'épreuve

La défaite de Philippe VI à Crécy en 1346 et la prise de Calais par Édouard III en 1347 ayant soulevé l'indignation des populations, Philippe VI, qui n'avait jamais manqué depuis son avènement de procéder à la consultation fréquente de notables et surtout de représentants des villes, décide de réunir une assemblée des trois états, procédure à laquelle il faudra[...]

Michel FRANÇOIS : VALOIS - Encyclopædia Universalis