CLOVIS Ier (466 env.-511) roi des Francs (481-511)
Clovis
de Michel Rouche (Auteur)
Le baptême de Reims est néanmoins capital parce qu’il met un terme à un siècle de désordres et d’invasions, alors que l'unité romaine est rompue. En faisant le choix du catholicisme qui prend la suite de l'universalisme romain, en faisant fusionner les coutumes barbares et le droit romain, Clovis combat les particularismes et permet l’intégration, à égalité, des nouveaux venus.
Tout inachevée qu'elle fût à sa mort (511), son œuvre fut décisive. Et, s’il fallut après lui des siècles pour parfaire, non sans rechutes, sa construction politique, c’est bien de lui que procède la physionomie de l’Europe aujourd’hui.
Éditeur : Fayard/Pluriel (13 février 2013)
Langue : Français
Poche : 608 pages
ISBN-10 : 2818503167
ISBN-13 : 978-2818503164
Poids de l'article : 470 g
Dimensions : 11 x 3 x 17.8 cm
Le Baptême de Clovis: 24 décembre 505 ?
de Bruno Dumézil (Auteur)
Éditeur : Gallimard (3 octobre 2019)
Langue : Français
Broché : 320 pages
ISBN-10 : 2072690676
ISBN-13 : 978-2072690679
Poids de l'article : 364 g
Dimensions : 22 x 2 x 15 cm
CLOVIS Ier (466 env.-511) roi des Francs (481-511)
Clovis, qui régna sur une grande partie de la Gaule de 481 à 511, fonda la dynastie des Mérovingiens. Celle-ci survécut durant plus de deux siècles, jusqu'à la montée en puissance des Carolingiens au viiie siècle. Bien qu'il ne fût pas le premier roi franc, Clovis fut à l'origine de l'unité politique et religieuse du royaume. En dépit d'une chronologie généralement imprécise, plusieurs dates importantes de son règne sont connues avec certitude.Fils du roi franc païen Childéric Ier et de la reine de Thuringe Basine, Clovis Ier succéda à son père en 481, prenant la tête des Francs Saliens et d'autres tribus franques installées dans la région de Tournai. Il étendit dans un premier temps ce petit territoire entre Escaut et Somme vers le sud et l'ouest. Après avoir établi son influence et son autorité en Gaule du Nord en s'emparant du royaume de Syagrius, entre Loire et Somme, en 486, il conquit les Alamans en 496 (bataille de Tolbiac), puis les Burgondes en 500. Victorieux des Wisigoths en 507, Clovis devint maître des pays entre Loire et Pyrénées et régna dès lors sur la quasi-totalité de la Gaule jusqu'à sa mort, le 27 novembre 511, à Paris. Il fut par ailleurs le principal allié occidental de l'empereur byzantin Anastase Ier. La loi salique, code écrit mêlant droit coutumier, droit romain écrit, idéaux chrétiens et édits royaux, apparut probablement sous son règne. Clovis épousa, vers 493, la princesse burgonde Clotilde, catholique, dont il eut cinq enfants. Un premier fils, Théodoric, était né, de mère inconnue, avant cette union.
Comme son père, Clovis intervenait sur le plan politique et diplomatique auprès des évêques catholiques de Gaule. Ces puissants personnages n'avaient aucun scrupule à fréquenter des rois germaniques, comme en témoigne une lettre de l'évêque Rémi de Reims à Clovis, datant du début de son règne. Ils se voyaient en effet comme les conseillers naturels du souverain et, avant même sa conversion au catholicisme et son baptême, Clovis reconnaissait apparemment leurs droits et protégeait leurs biens. Dans une lettre qu'il envoya à Clovis à l'époque de son baptême, l'évêque Avit de Vienne louait sa foi, son humilité et sa clémence. L'année de sa mort, en 511, Clovis convoqua les évêques en concile à Orléans.
C'est l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours, rédigée à partir de 575, qui constitue la source principale concernant Clovis. Grégoire décrit le roi mérovingien comme un guerrier tenace. S'inscrivant dans une perspective chrétienne, il expose les arguments par lesquels Clotilde tenta de persuader son mari d'abandonner le paganisme et, après sa conversion, voit dans Clovis un « nouveau Constantin ». De fait, celui-ci décida, à l'instar de l'empereur qui christianisa l'Empire romain au début du ive siècle, de se soumettre au baptême si le Dieu des chrétiens lui permettait de remporter une victoire improbable ; ce fut le cas contre les Alamans. Grégoire situe le baptême de Clovis en 496 (les historiens le placent plutôt en 498) et qualifie ses batailles suivantes de victoires chrétiennes, en particulier celle qu'il remporta sur les Wisigoths en 507, à Vouillé, au nord-ouest de Poitiers (le lieu est aujourd'hui plus volontiers situé à Voulon, au sud-est de Poitiers). Il dépeint par ailleurs la guerre contre les Wisigoths comme une campagne contre l'hérésie arienne. D'après son récit, Clovis aurait fait des dons à l'Église avant la bataille et invoqué saint Martin de Tours, actes qui lui auraient valu de sortir victorieux des combats, de bénéficier de miracles et d'être nommé consul honoraire par Anastase Ier.
Écrit par
Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Kathleen MITCHELL : spécialiste du haut Moyen Âge.
Biographie de CLOVIS Ier (466 env.-511) roi des Francs (481-511) - Encyclopædia Universalis
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Biographie de CLOVIS Ier (466 env.-511) roi des Francs (481-511) - Encyclopædia Universalis
Clovis (466 - 511)
Le barbare qui enfanta l'Occident
Il va rassembler sous son autorité un immense territoire, des Pyrénées à la Rhénanie et, par son baptême dans la foi catholique, il va rallier à lui les élites gallo-romaines et assurer l'avenir de sa dynastie sur le Regnum Francorum, ou royaume des Francs, qu'il aura fondé.
En 481, Clovis (15 ans) est élu roi des Francs Saliens, un peuple germain établi de part et d'autre du Rhin, fort d'environ 200 000 personnes. À peine élu, il complète la conquête de la Gaule et bat Syagrius, un général qui s'intitule « roi des Romains » et maintient l'illusion d'une permanence de l'empire romain entre la Meuse et la Loire.
Clovis le païen découvre alors un milieu très romanisé et de religion catholique. Il est subjugué par Remi, évêque de Reims, comme le montre l'anecdote du « vase de Soissons ». En 492, après un traité avec le roi burgonde Gondebaud, Clovis épouse Clotilde, nièce de celui-ci.
En 496, Clovis reçoit un appel à l'aide de son homologue, le roi des Francs rhénans, menacé par les Alamans, une tribu germanique à laquelle nous avons emprunté le nom de l'Allemagne. Il bat les Alamans devant la place forte de Tolbiac (en allemand, Zülpich), près de Cologne, en 496.
Clovis est poussé à se convertir par sa femme, pieuse catholique, ainsi que par l'évêque Remi et Geneviève, une sainte femme auxquels les Parisiens sont reconnaissants de les avoir préservés des Huns. Il passe enfin à l'acte deux ans plus tard, le jour de Noël.
Pour le clergé catholique, qui craignait une victoire de l'hérésie arienne, sa conversion a un caractère providentiel. « Votre foi est notre victoire ! » lui écrit Avit, évêque de Vienne, en pays burgonde... L'empereur de Constantinople, qui dirige en théorie tout l'empire romain depuis la déposition du dernier empereur d'Occident en 476, témoigne aussi de sa satisfaction en conférant au roi franc le titre symbolique de « Consul des Romains ».
Le roi des Francs tire parti de sa conversion pour achever la conquête de la Gaule. Il repousse au-delà des Pyrénées les Wisigoths qui occupent le sud de l'hexagone (l'Aquitaine).
L'ancienne Lutèce, qui a pris le nom des premiers habitants de la région, les Parisii, accède pour la première fois au statut de capitale. Et l'on ne désigne plus la région sous le nom de Gaule mais sous le nom de «Regnum Francorum» - ou royaume des Francs -, dont la postérité fera Francie puis France.