CHARLES X, roi de France (16.9.1824 au 2.8.1830)

CHARLES X (1757-1836) roi de France (1824-1830)


Né à Versailles le 9 octobre 1757, Charles était le quatrième fils du dauphin Louis (fils de Louis XV, mort en 1765 sans avoir régné). À la cour de Versailles, la vie du jeune comte d'Artois (tel était son titre) fut celle d'un écervelé aimable et libertin, fort empressé auprès des dames qui se plaisaient à le surnommer chevaleresquement Galaor. Dans la crise de 1789, Artois soutint le parti de la réaction, ce qui lui attira tant d'impopularité qu'après le 14 juillet son frère Louis XVI lui conseilla de quitter le pays. En émigration, il fut le centre de ralliement des éléments les plus agités et les plus contre-révolutionnaires, gênant parfois l'action plus prudente de son frère, le comte de Provence. Au printemps de 1814, il rentra en France à la suite des armées alliées en Lorraine, cherchant à provoquer, sans grand succès, un mouvement en faveur des Bourbons. Après l'abdication de Napoléon, et sans attendre l'invitation du gouvernement provisoire présidé par Talleyrand, il se présenta à Paris, où il fut reçu par les notables avec grand enthousiasme (12 avr.). Après quelque hésitation, le Sénat se résigna à le reconnaître comme lieutenant général du royaume en attendant l'arrivée de Louis XVIII. Au cours de la première Restauration, son rôle fut négligeable. Mais, après le second retour du roi, Monsieur, frère du roi, étant l'héritier du trône, devint le chef et l'espoir du parti ultraroyaliste qui combattait la politique conciliante et modérée de Louis XVIII. Toutefois, lorsqu'il succéda à son frère le 24 septembre 1824, Charles X connut quelques mois d'une véritable popularité. À soixante-sept ans, il présentait une allure élégante ; ses manières, son langage, toujours pleins de courtoisie et de bienveillance, lui conciliaient les cœurs. Depuis la mort en 1805 de la dernière de ses maîtresses, Louise de Polastron, sa conduite morale était irréprochable ; sa piété donnait à croire qu'il était un instrument du clergé. Mais, bien qu'il eût déclaré accepter la Charte, il ne pouvait se résigner au rôle d'un roi constitutionnel, et sa politique donna l'impression d'un retour à l'Ancien Régime. En politique extérieure, il voulut donner à la France une attitude plus active, d'où l'intervention en faveur de la Grèce et l'expédition d'Alger. En mars 1830, il entra en conflit avec la majorité de la Chambre élue qui refusait de collaborer avec le ministère Polignac investi de sa confiance. Une tentative malencontreuse de coup d'État (25 juill.) provoqua le soulèvement de la population parisienne. Après trois jours de combats, qu'il ne sut pas diriger, Charles X fut contraint d'abdiquer ; il se résigna à quitter une troisième fois la France en montrant une dignité exemplaire. Après un séjour en Angleterre, il trouva un asile à Prague, où il passa le reste de ses jours. Il mourut à Gorizia, le 6 novembre 1836.

— Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY : CHARLES X (1757-1836) roi de France (1824-1830) - Encyclopædia Universalis

Charles X : Le dernier Bourbon



Monté sur le trône en 1824 à la mort de son frère Louis XVIII, Charles X appartenait à un autre siècle. En se faisant sacrer en 1825, il voulut rétablir une monarchie absolue fondée sur le droit divin, l'Eglise et l'aristocratie foncière, alors que s'affirmaient face à lui la bourgeoisie libérale, la presse et le régime parlementaire. Survint la révolution de 1830 qui lui fut fatale.
L'ouvrage, qui embrasse l'ensemble de sa vie ‒ le prince, l'émigré, le roi, le proscrit ‒, éclaire les facettes de ce personnage qui n'était pas appelé à régner et donne toute leur place aux recherches les plus récentes. Il montre comment ce frère de Louis XVI a compris la Révolution, interprété la Charte octroyée par son devancier, s'est engagé avec fougue en plein romantisme au service de la chrétienté, renouant avec le succès, après son aïeul Saint Louis, lors des expéditions en Grèce et à Alger.
Si Charles X a fait des erreurs incontestables, notamment chercher à ressusciter un monde et un système de pouvoir que la Révolution et Napoléon à sa suite avaient abolis, il s'est passionné pour les problèmes du temps et a tenté de les résoudre : faut-il limiter la liberté d'expression ? Quels doivent être les rapports entre l'Eglise et l'Etat ? Quel est le rôle de la France en Europe et dans le monde ?
Roi mal-aimé dans une période oubliée – celle de la Restauration –, Charles X, " chevalier troubadour ", grand mécène, sut redonner à la France tout son lustre. Son règne fut une période d'intense activité intellectuelle et a paradoxalement esquissé les premières formes de la France d'aujourd'hui.

Éditeur ‏ : ‎ Perrin (10 septembre 2015)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 576 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262043868
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262043865
Poids de l'article ‏ : ‎ 800 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.6 x 4 x 24.1 cm