Le 17 décembre 1600 : Henri IV épouse Marie de Médicis


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Henri IV approche de la cinquantaine et n'a toujours pas d'héritier légitime. Depuis quelques années, Gabrielle d'Estrées partage sa vie mais, n'appartenant pas à une famille régnante, elle ne peut guère prétendre devenir reine. Se comportant tout de même comme telle, Gabrielle suscite de nombreuses critiques, tant de l'entourage royal que des pamphlétaires, qui la surnomment la « duchesse d'Ordure ». Sa mort survenue brutalement en 1599, sans doute d'une éclampsie puerpérale, permet au roi d'envisager de prendre une nouvelle épouse digne de son rang.

En décembre 1599, il obtient l'annulation de son mariage avec la reine Marguerite, et épouse, Marie de Médicis, fille de François 1er de Médicis et de Jeanne d'Autriche, et nièce de Ferdinand 1er, grand-duc de Toscane alors régnant.

Le mariage a lieu le 5 octobre 1600 à Florence par procuration, le roi est représenté par le duc de Bellegarde, grand écuyer de France. La nouvelle reine se met alors en route pour rejoindre son époux ; elle débarque à Marseille début novembre et entre à Lyon le 3 décembre 1600. Le roi, préoccupé par la situation de Savoie, ne rejoint son épouse que le 9 décembre et le mariage peut enfin être consommé. Le légat pontifical, le cardinal Aldobrandini, célèbre le 17 décembre une messe à la cathédrale Saint-Jean afin de solenniser le mariage.

Sur ce que fut la première nuit d’Henri et de Marie, on possède les témoignages du grand aumônier Cheverny et de Jean Baptiste Agucchi, ambassadeur de Florence.

« Comme il vint dans son cabinet pour s’habiller, où je me trouvais comme je ne manquois guère, il en rapporta tant de satisfaction qu’il ne se put tenir de publier les beautés rares et excellentes qu’il avoit trouvées en sa nouvelle épouse. »

Grand aumônier Cheverny

« Le roy dit que sa femme et luy étaient restés tous deux attrapés, lui de l’avoir trouvée plus belle est gracieuse qu’il ne se l’était persuadé et elle, lui semblait-il, de l’avoir trouvé plus jeune qu’elle ne le pensait et qu’elle pouvait le croire d’après sa barbe blanche. »

Jean Baptiste Agucchi, ambassadeur de Florence

Dans les deux cas, on voit que les nouveaux époux ne s’embarrassaient pas de discrétion mais la source des témoins est la même : un gascon toujours prêt à se vanter de ses bonnes fortunes, fussent-elles conjugales !

Ce mariage est une double bénédiction puisque la dote permet d'effacer toute une année de dette et Marie de Médicis met au monde le dauphin Louis l'année suivante, assurant ainsi l'avenir de la dynastie de Bourbon.

Henri IV compromet son mariage et sa couronne en poursuivant sa relation extra-conjugale, commencée peu de temps après la mort de Gabrielle d'Estrées, avec Henriette d'Entragues, jeune femme ambitieuse, qui n'hésite pas à faire du chantage au roi, pour légitimer les enfants qu'elle a eus de lui. Ses requêtes repoussées, Henriette d'Entragues complote à plusieurs reprises contre son royal amant. En 1602, Henri IV, vient présenter sa filleule, Louise de Gondi, au Prieuré Saint-Louis de Poissy et qui deviendra prieure en 1623, il remarque en passant la beauté de Louise de Maupeou à qui il fait la cour. En 1609, après plusieurs autres passades, Henri va se prendre de passion pour la jeune Charlotte-Marguerite de Montmorency.