29 juin 1880 : Tahiti devient français
Le peuplement des archipels
de la Polynésie, par des populations originaires d’Asie du sud-est s’étale sur
2000 ans de part et d’autre du début de notre ère.
Si les Marquises sont
découvertes par les Portugais en 1595, c’est à la fin du XVIIIème siècle que
les contacts avec les Européens se font de plus en plus nombreux, commerçants
et missionnaires se disputant les influences. Protectorat en 1843, Tahiti
devient colonie le 29 juin 1880. Les îles Gambier, Tuamotu, Australes, Marquises
et Sous- le-Vent furent progressivement rattachées à la République.
En 1957, les Etablissements
français de l’Océanie changent de nom pour celui de Polynésie Française.
Territoire d’Outre-Mer depuis 1946, la Polynésie Française bénéficie d’un
statut d’autonomie, aménagé par la loi organique du 12 Avril 1996.
Brève histoire du peuplement de l’océanie
Les données les plus
récentes de l’archéologie, associée à des recherches en linguistique et en
génétique, attestent que les migrations humaines de l’Asie vers l’Océanie se
sont déroulées sur 50 000 ans.
C’est tout d’abord, il y a
40 000 ans, l’Australie qui accueille ses premiers habitants - les Aborigènes
d’aujourd’hui - alors qu’elle est encore soudée à l’actuelle Nouvelle-Guinée.
Le niveau de la mer étant plus bas qu’aujourd’hui du fait de la période
glaciaire, de nombreuses portions de terre alors émergées permettaient la
circulation des populations humaines, ainsi d’ailleurs que des animaux et des
plantes.
Les ancêtres des Océaniens
insulaires actuels ont, au cours des quatre derniers millénaires, fait souche
sur les divers archipels du Pacifique, encore vierges de toute présence
humaine. Ces migrants plus récents ont implanté leur civilisation de
l’Indonésie à l’île de Pâques et jusqu’à Hawaï. Ils appartiennent à une même
famille linguistique et culturelle, celle des Austronésiens, qui est
aujourd’hui répartie en trois grands groupes géographiques dans le
Pacifique : les Polynésiens à l’est, les Micronésiens au nord-ouest et,
plus au sud, les Mélanésiens.
Aux origines de l’histoire de la Polynésie
L’origine des Polynésiens a
longtemps laissé libre cours à des théories contradictoires. Certains ont tenté
de démontrer une origine américaine, mais l’hypothèse qui reste la plus
probable aujourd’hui est celle d’une racine asiatique remontant à plus de 6 000
ans.
L’origine asiatique est
confirmée par des indices botaniques, zoologiques et linguistiques. En ce qui
concerne les végétaux, il apparaît que les plantes vivrières (taros, nonos)
cultivées par les anciens Polynésiens furent introduites par eux dans les îles
du Pacifique. Elles sont originaires de l’Asie du sud-est. Des plantes, d’un
intérêt autre qu’alimentaire, furent également transportées dans les îles du
Pacifique.
Les données linguistiques
confirment aussi l’origine asiatique de ces populations. Les quelques 1 800
langues parlées en Océanie appartiennent à trois grands groupes totalement
différents : ceux des langues australiennes, papoues et austronésiennes.
Elles dérivent essentiellement des langues parlées par les hommes qui, venus d’Asie
il y a 40 000 ans environ, commencèrent à peupler cette zone géographique.
Histoire contemporaine
Les premiers visiteurs
européens sont, au XVIe siècle, les Espagnols Mendana (1595), qui baptise les
îles Marquises du nom de son épouse, puis Quiros (1605), qui traverse
l’archipel des Tuamotu.
Cependant, c’est au cours
du XVIIIe siècle que se multiplient les expéditions. En effet Wallis débarque à
Tahiti en 1767, suivi par Bougainville en 1768, qui lui donne le nom idyllique
de « Nouvelle Cythère ». Les expéditions et les récits qui en sont
faits provoquent un regain d’intérêt pour ces îles du Pacifique Sud.
James Cook, le plus
prestigieux des explorateurs anglais, parviendra, à son tour, à Tahiti en 1769
à bord de son navire Endeavour. Ce cartographe de renom effectuera par la suite
deux autres séjours à Tahiti.
L’amiral Marchand s’empare
des Marquises au nom du roi de France en 1791 dans la lutte coloniale qui
oppose les Français et les Anglais dans le Pacifique. La lutte d’influence de
leurs missionnaires respectifs se termine à Tahiti où la dynastie locale des
Pomare s’affirme en 1793, puis règne sur toutes les Iles-du-Vent dès 1797.
En 1842, au mois de mai, la colonisation française
en Polynésie française commence lorsque l’amiral Albert Du Petit-Thouars annexe
les îles Marquises sur les conseils de Jacques-Antoine de Moerenhout.
Sans consignes précises du gouvernement, Albert Du
Petit-Thouars intervient ensuite à Tahiti où il impose à Pomare IV la signature
d’un traité de protectorat qui sera confirmé en 1847. Le protectorat concerne
alors les îles du Vent, les Tuamotu, Tubuai et Raivavae. Alors que les îles
Sous-le-Vent sont exclues du protectorat, les Gambier demeurent indépendantes
en étant néanmoins gouvernées sous le contrôle de Picpus.
Suite à l’application du protectorat, la Reine
voit ses attributions réduites. Ne gérant plus que les affaires intérieures,
ses décisions doivent malgré tout être acceptées par le gouverneur.
Le 29 juin 1880, Pomare V, dernier souverain de
Tahiti, cède les territoires du Protectorat à la France en échange d’une rente
viagère pour lui-même et trois personnes de sa famille et moyennant le maintien
des symboles de sa royauté. Les territoires tahitiens deviennent alors une
colonie française appelée « Établissements français de l’Océanie (E.F.O) »
jusqu’en 1957.
Papeete est bombardée par
la marine allemande lors de la Première Guerre Mondiale, et durant la Seconde
Guerre Mondiale, la Polynésie se rallie à la France Libre avec l’envoi d’un
« Bataillon du Pacifique ».
En 1946, la Polynésie
française devient territoire d’Outre-Mer et est dotée d’une Assemblée
territoriale le 25 octobre 1946. Le statut actuel résulte de la loi organique
n° 96-312 du 12 avril 1996 portant statut d’autonomie de la Polynésie
Française et de la loi n° 96-313 du 12 avril 1996 complétant le statut
d’autonomie.