21 juin 1529 : les armées de François 1er défaites à Landriano
Le 21 juin 1529, la bataille de Landriano, petite localité
de Lombardie proche de Pavie sonne le glas des ambitions françaises dans le Milanais.
Tout jeune souverain,
François 1er n’échappe pas lui non plus au mirage italien. Avec
panache, il s’élance avec fougue et remporte la victoire à Marignan en 1515. Ce
succès porte ombrage à son meilleur ennemi Charles Quint. L’empereur, sur les terres
duquel « le soleil ne se couche jamais » lance sur l’Italie ses
meilleurs troupes et ses plus brillants stratèges.
En 1522 Lautrec et les
Suisses sont tenus en échec à La Bicoque. Puis c’est le désastre de Pavie trois
ans plus tard, au cours duquel le roi François 1er est fait
prisonnier. Ces deux défaites
aboutissent à la signature du traité de Madrid (14 janvier 1526).
François 1er, de retour en France en
mars 1526, se hâte de dénoncer le traité. Pendant son absence, sa mère, Louise
de Savoie, à la tête de la régence, avait noué des relations avec les opposants
de l’empereur. En mai 1526 est constituée la ligue de
Cognac, à laquelle adhérèrent François 1er, Henri VIII, le pape Clément VII, Venise, Florence, ainsi
que quelques principautés italiennes.
En juin 1526, Charles Quint, désirant faire accélérer
l’application des clauses du traité de Madrid, décide d’envoyer Lannoy en
Bourgogne, à la tête d’une petite armée. Mais les Bourguignons prennent les
armes contre les impériaux et refusent de se soumettre. Lannoy, surpris, de
recule.
En Italie, le jeu complexe des alliances se poursuit. Florence
et Bologne, ne recevant pas d’aide du roi de France, décident de négocier avec Charles,
troisième duc de Bourbon, chef de l’armée impériale dans la péninsule. Contre un
important tribut, les deux cités obtiennent d’être épargnées. Puis, Charles III,
lassé des changements de camps incessants du pape Clément VII, se dirige vers
Rome et donne aussitôt l’assaut. Le duc de Bourbon est tué d’un coup d’arquebuse,
mais ses troupes parviennent à s’emparer facilement de la cité. Privés de
chefs, les soldats de Charles III pillent la cité, violent et tuent. Charles
Quint, informé de la situation, désapprouve officiellement le comportement de
ses soldats. Rome est évacué au début de l’année 1528.
Pendant ce temps-là,
l’armée française reprend pied en Italie, sous le commandement de Lautrec, et en
février 1528, il parvint à assoir la domination du roi de France sur le
Milanais et sur Gênes. Au printemps 1528, les Français se dirigent vers Naples.
Lautrec met alors le siège devant la cité, assisté sur mer par l’amiral génois Andrea
Doria. Les marins génois n’étant toujours pas payés, Doria décide de
s’entendre avec Charles Quint. A l’été 1528, alors que la flotte génoise a fait
défection, les Français sont atteints de la peste qui sévit sous les murs de Naples.
Les commandants français Lautrec et Navarro sont parmi les victimes. Très
affaiblis, les Français sont contraints de reculer.
L’armée
française affronte les troupes impériales, menées
par Philibert de Châlon, prince
d’Orange, à Landriano le 21 juin 1529. François de Bourbon,
duc de Saint Pol, alors à la tête d’une armée de secours, vise à porter
assistance aux Français déjà présents en Italie. Toutefois, ce dernier est
intercepté et repoussé par les impériaux. Les Français doivent se retirer une
fois de plus, laissant seule la cité de Florence face à Philibert de Châlon et
ses troupes.
Soucieux de mettre un terme au conflit, les deux rois
ennemis décident de laisser Marguerite
d’Autriche, tante de l’Empereur, et Louise de Savoie, mère du roi de France,
négocier les termes du futur traité. En août 1529 est ainsi signé le traité de Cambrai, ou Paix des Dames, dont l’objectif était
de modérer les exigences du traité de Madrid (signé en janvier 1526). François 1er épouse alors Eléonore d’Autriche, sœur de Charles
Quint (la première épouse du roi de France, Claude, étant décédée en juillet
1524.) ; doit renoncer à ses prétentions sur l’Italie ; conserve la
Bourgogne ; et peut récupérer ses fils le dauphin François, ainsi
que son second fils le duc d'Orléans (futur Henri II), détenus en otages par
Charles Quint moyennant
rançon.
Marignan
1515 : une date qui évoque pour tous et pour chacun un événement marquant de
l'histoire de France. Mais que sait-on de cette bataille entre Suisses et
Français sur le sol italien ? Comment s'inscrit-elle dans le cours de
soixante années de conflits incessants entre France et Espagne opposant, de
Milan à Naples, de Florence à Rome, Charles VIII, Louis XII puis François
Ier, d'un côté, Ferdinand le Catholique puis Charles Quint, de l'autre ?
Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini présentent ici ce qu'ont été les
" guerres d'Italie ". Elles n'ont pas seulement dévasté la riche
péninsule des Médicis, des Sforza et des papes mais ont aussi bouleversé la
façon de penser le gouvernement des hommes et des armées, et fait de l'Italie
l'enjeu principal de la lutte pour l'hégémonie en Europe. Et au-delà de ce
constat politique, c'est par les guerres d'Italie que se sont répandues à
travers tout le continent - et particulièrement en France - idées, œuvres et
vision du monde qui avaient animé la renaissance des lettres et des arts dans
l'Italie du XVe siècle.
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Auteur
d'une thèse remarquée sur les images des rois de France pendant les guerres
d'Italie, Didier Le Fur est historien des XVe et XVIe siècles, sur lesquels
il a publié La France en 1500 ,
ainsi que Marignan 1515 . Il est également l'auteur des biographies, saluées par la
critique, de Louis XII, de Charles VIII et d'Henri II. François Ier marque
l'aboutissement de quinze ans de réflexion sur un homme et une période clés
de l'histoire de France.
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