L’attrait de l’aventure et de la gloire : les guerres d’Italie (1494-1559)


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Au XVIe siècle l’Italie est, avec les Pays-Bas, la région la plus riche, la plus peuplée et la plus avancée d’Europe. Cependant, son rayonnement culturel, artistique et commercial cache une grande faiblesse politique. La péninsule est en effet morcelée entre plusieurs États rivaux : le royaume de Naples, les États pontificaux, les républiques de Florence, Gênes et Venise, les duchés de Milan et de Savoie et diverses principautés, marquisats et républiques de moindre importance. Ces entités politiques, pour vider leurs querelles, font souvent appel aux troupes d’États étrangers ou aux condottieri, véritables chefs de bandes mercenaires licenciées à la fin du conflit et souvent d’origine étrangère. Cette faiblesse politique et militaire sert surtout les ambitions des monarchies française (Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II), espagnole (Ferdinand II d’Aragon, Charles V, Philippe II) et impériale (Maximilien Ier) qui par ailleurs revendiquent des droits dynastiques sur la péninsule. À partir de la constitution de la Sainte-Ligue, voulue par le pape Jules II en 1511, le royaume d’Angleterre (Henri VIII, Elisabeth 1ère), et les cantons suisses font également partie des belligérants.

Louis XI avait recueilli dans la succession du roi René les prétentions de la maison d’Anjou sur l’héritage de la reine Jeanne de Naples. L’entrée de Valentine Visconti dans la famille d’Orléans avait donné à cette maison la possession du comté d’Asti et des droits sur Milan, à faire valoir aux dépens de la dynastie usurpatrice des Sforza. Gènes, sous Charles VI, avait sollicité et accepté, pendant plusieurs années, la domination française. Comme dauphin, Louis XI avait pratiqué une politique savoyarde, puis, comme roi, entretenu une correspondance régulière avec Ludovic Sforza.

Rien de ce qui était italien ne pouvait laisser personne indifférent. L’éclat de la civilisation, à l’époque de Laurent le Magnifique, mettait à la mode tout ce qui venait de la péninsule.

Mais au milieu du chaos permanent mal corrigé par la paix de Lodi, les Italiens eux-mêmes sollicitaient l’intervention étrangère. De la poussière de principautés d’inégale petitesse, cinq Etats se détachaient, trop faibles pour absorber les autres, trop forts pour se laisser absorber. Contre Ferdinand 1er, bâtard d’Aragon et tyran fantasque, la noblesse napolitaine invita Charles VIII à faire valoir ses droits. A Florence, Savonarole prophétisait la venue du roi de France, envoyé de Dieu pour châtier les mauvaises mœurs de la Florence médicéenne. De Milan, Ludovic Sforza, dit « le More », sollicita l’alliance de Charles VIII pour l’aider à conserver le duché usurpé à son neveu Jean-Galéas, gendre du roi de Naples.

A l’invitation italienne, tout un milieu, à la cour de France, était disposé à répondre.

La mort du roi de Naples, en janvier 1494, fournit à Charles VIII l’occasion d’annoncer sa décision de faire valoir ses droits. Alors commencèrent les préparatifs.

La première guerre d’Italie (1494-1497)
1494 : Revendications françaises sur le trône de Naples – 1497 : Trêve d’Alcalá de Henares
Royaume de France : Charles VIII de France, Louis d’Orléans (futur Louis XII) / Duché de Milan (1494-1497)
Royaume de Naples / Ligue de Venise (1495-1497) composée de la République de Venise, des Etats pontificaux, du Saint-Empire, du Royaume d’Aragon, du Royaume de Castille et du Duché de Milan (à partir de 1497).
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On besogna hâtivement. Le Trésor ne suffisait pas ; il fallut recourir, non sans difficulté, au crédit des banquiers lyonnais. Un gros effort militaire fut accompli ; la jeune noblesse française, envieuse des lauriers des vétérans des guerres anglaises, se concentra à Lyon en juillet 1494. C’était encore une armée toute médiévale. Une flotte fut concentrée à Gênes, occupée par le duc d’Orléans dès le début des opérations (juin 1494).

En cinq mois de marche triomphale, presque sans combattre, le roi de France traversa l’Italie. Charles VIII rencontra Ludovic à Pavie, libéra Pise, sujette de Florence depuis 1406. A l’approche du roi, Pierre II de Médicis, très impopulaire, et Alexandre VI, craignant d’être déposés, tremblaient. Pierre traita, mais fut chassé par l’émeute ; Charles VIII fit dans la ville une entrée spectaculaire. Rapprochement inattendu et paradoxal : Charles VIII, dont la présence à Florence venait de légitimer la « dictature », violemment réformatrice, de Savonarole, assura le trône du pontife. 

Charles VIII poursuivait la réalisation des rêves de la chevalerie qui l’entourait. Le roi de Naples, Alphonse II, abdiqua et s’enfuit en Sicile. Charles VIII entra à Naples le 22 février 1495, portant le manteau impérial et la quadruple couronne de France, Naples, Jérusalem et Constantinople. A la gloire s’ajoutèrent les profits. Tout souriait à l’ardente jeunesse des conquérants.

Face à l’invasion étrangère qu’ils avaient appelée eux-mêmes, les Italiens prenaient conscience de leur communauté nationale. Ce fut la « ligue de Venise » (mars 1495). 

Charles VIII sut parer le coup. Il laissa à son cousin Gilbert de Montpensier la garde du royaume de Naples. L’ardeur combative de ses troupes lui permit de bousculer les coalisés, au défilé de Pontremoli, près de Fornoue (5 juillet 1495). A la fin de septembre, le roi était de retour. Gilbert de Montpensier, privé de renforts, attaqué par les Espagnols de Ferdinand d’Aragon, fit son devoir, mais perdit Naples (février 1496).

La sagesse eut conseillé de ne pas renouveler son expérience malheureuse. Il n’en fut rien. Charles VIII préparait une autre expédition, lorsqu’il mourut accidentellement à Amboise (8 avril 1498). Il projetait avec Ferdinand d’Aragon un partage de l’Italie.

La deuxième guerre d’Italie (1499-1500)
1499 : Revendications françaises sur le duché de Milan – 1500 : Capture du duc de Milan
Royaume de France : Louis XII de France / République de Venise
Duché de Milan : Ludovic Sforza, dit  le More
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Dans la question italienne, Louis XII fit preuve de vues aussi courtes que son prédécesseur. Louis XII était prêt à beaucoup de sacrifices et de compromis pour dominer l’Italie, au moins dans sa partie septentrionale, voisine immédiate du royaume. Il eut affaire, il est vrai, à des adversaires redoutables, Ferdinand le Catholique et le pape Jules II, par qui il sa laissa manœuvrer. Son principal conseiller, homme de grand talent, le cardinal Georges d’Amboise, lui épargna bien des faux pas, mais, comme tous ses contemporains, il avait les yeux fixés sur l’Italie et rêvait de la tiare.

Dès son avènement, Louis XII rompit avec l’attitude amicale de son prédécesseur envers Ludovic Sforza et prit le titre de duc de Milan, auquel son ascendance Visconti lui donnait droit.

Comme Charles VIII en 1494, il s’assura la neutralité des princes, particulièrement de l’Empereur, oncle de Ludovic le More et suzerain de Milan. Un échange de mutuels services, l’annulation du mariage avec Jeanne de France, d’une part, et la donation à César Borgia du duché de Valentinois, d’autre part, assurèrent à Louis XII la complaisance d’Alexandre VI. Les cantons suisses promirent des mercenaires. Venise, toujours antimilanaise, s’allia au roi, à charge de partager les conquêtes.

Une première occupation de Milanais, réalisée en trois mois (aout-octobre 1499), fut interrompue par un retour éphémère de Ludovic à la tête de renforts allemands et suisses (février-mars 1500). La Trémoille rétablit la situation. Ludovic, capturé à Novare (avril 1500), fut envoyé, dans une cage de fer, finir lamentablement ses jours au château de Loches. Georges d’Amboise, chargé d’organiser la conquête, laissa sagement aux Milanais une part de l’administration ; cela permit à la domination française de subsister, sans heurts sérieux, pendant douze ans.

La troisième guerre d’Italie (1500-1504)
1501 : Revendications françaises sur le royaume de Naples – 1504 : Armistice de Lyon
Royaume de France : Louis XII / Etats pontificaux : Pape Alexandre VI
Royaume de Naples : Frédéric 1er allié aux Turcs.
Royaume d’Aragon : Ferdinand 1er
La facilité de la conquête du duché de Milan et le prestige qui en résultait auprès des princes italiens firent illusion à Louis XII. Il comptait sur Venise, avec qui une flotte française tentait, dans l’archipel, un dernier effort de croisade (1499-1501). Il ne pouvait prévoir que la mort prochaine d’Alexandre VI (18 août 1503) le priverait de l’aide de César Borgia, imprudemment encouragé à concentrer sous sa loi les territoires de l’Italie centrale. Louis XII fit alors confiance à Ferdinand d’Aragon et négocia avec lui un projet de partage du royaume de Naples analogue à celui qu’il avait combiné avec Venise pour le Milanais (traité de Grenade, 11 novembre 1500). Marché de dupes. Ferdinand, déjà maître de la Sicile, ne dissimulait pas ses ambitions. La collaboration ne dura pas longtemps. Si Louis XII détint l’acte authentique de l’abdication consentie en sa faveur par Frédéric d’Aragon-Castille, roi de Naples, Gonzales de Cordoue, chef de l’armée espagnole, entreprit d’agrandir la part dévolue à son maître. En dépit d’un nouvel accord signé à Lyon, les escarmouches dégénérèrent en guerre ouverte. Une diversion en Roussillon, l’envoi à Naples de renforts par mer et par terre, des exploits individuels tels que la défense du pont de Garigliano par Bayard, n’empêchèrent pas la défaite. Le vice-roi, le duc de Nemours, perdit Naples ; Gaète capitula. Louis d’Ars réalisa une étonnante retraite avec le dernier contingent français. L’honneur était sauf, mais Naples définitivement perdue (1504). Entre-temps, l’influence française s’était considérablement affaiblie à Rome, du fait de l’élection du pape Jules II et de l’éviction de César Borgia.

Louis XII perdait l’initiative de sa politique. Gravement malade en 1504 et 1505, il voulut mettre ordre à ses affaires. La reine Anne, toujours déçue dans son espérance de donner un dauphin au roi, ne pouvait pas supporter la présence du jeune et brillant François d’Angoulême, héritier présomptif, que couvait l’orgueil maternel de Louise de Savoie. L’enjeu de leur rivalité était la main de Claude de France, héritière de la Bretagne. Anne ne voulait donner au fils de son ennemi ni sa fille ni sa patrie. 

L’influence d’Anne triompha d’abord. Trois traités à Blois, avec l’Empereur, en septembre 1504, promirent au roi l’alliance impériale contre Venise et l’investiture du Milanais en échange des fiançailles du petit-fils de Maximilien, Charles (futur Charles Quint), avec Claude de France.

Des circonstances imprévues déjouèrent un projet aussi funeste à l’unité du royaume et liquidèrent de façon honorable la question de Naples. Louis XII profita du désir de Ferdinand d’Aragon, veuf d’Isabelle, de se remarier avec une princesse française ; le roi espagnol épousa Germaine de Foix, à qui son oncle, le roi de France, céda ses droits sur Naples, moyennant une indemnité de 900 000 florins à la charge de Ferdinand (1505). Mieux encore, Louis XII céda à l’influence du parti Angoulême et rompit le projet de mariage autrichien. Claude de France fut mariée à son cousin François. Le roi expliqua aux princes autrichiens que le serment des rois de France est si fort que ce qu’ils peuvent promettre est nul ensuite, si cela est contraire au bien et à l’utilité du royaume.

La quatrième guerre d’Italie (1508-1513)
1508 : Occupation de quelques villes de Romagne par Venise – 1513 : Traité de Dijon

Royaume de France : Louis XII (Jacques de La Palice, La Trémoille) / Etats pontificaux (1508-1510) : Pape Jules II / Royaume de Navarre / Saint-Empire : Maximilien 1er de Habsbourg
République de Venise : Andrea Gritti, 77ème doge / Etats pontificaux (1511-1513) : Pape Jules II / Royaume d’Aragon / Royaume d’Angleterre / Confédération suisse
Le redressement accompli en 1506 par le gouvernement français, l’énergie déployée dans la répression d’une insurrection génoise en 1507, ouvraient à Louis XII la possibilité de dominer les affaires italiennes. Ferdinand recherchait son amitié (entrevue de Savone, juin 1507) ; Jules II redoutait la conjonction des forces franco-espagnoles. Ne pouvant pas, pour l’instant, réaliser son dessein de chasser les « Barbares » d’Italie, le pape résolut de les utiliser. Pour mater Venise, qui détenait certains de ses territoires, il parvint à grouper, dans la ligue de Cambrai (10 décembre 1508), la France, l’Espagne, l’Empereur. En fait, l’armée française, récemment renforcée de compagnies régionales, origine de nos régiments (ordonnance du 12 janvier 1509), porta seule le poids de la lutte ; elle eut, seule aussi, le mérite de la victoire d’Agnadel (14 mai 1509) ; le profit, cependant, ne fut que pour Jules II : Venise se soumit et fut pardonnée. Il n’entrait pas dans les vues de Jules II de récompenser les services rendus. Puissant, le roi de France pouvait être utile ; vainqueur, il devenait dangereux. Le pape voulait-il dominer l’Italie ou seulement affranchir le Saint-Siège d’un voisin qui deviendrait son tuteur ?

L’opinion française, fortement attachée au Saint-Siège, ressentit douloureusement les sanctions canoniques dont le roi et la France entière furent l’objet. Jules II détestait Louis XII.

La guerre contre Venise à peine terminée, Jules II retourna contre le roi une coalition groupant Ferdinand, Henri VIII, Venise et les cantons suisses. Ce fut la Saint Ligue (5 octobre 1511). L’armée française fut commandée par un chef de génie, un neveu du roi, Gaston de Foix, âgé de vingt-deux ans seulement. Une tactique d’usure refoula les Suisses dans leurs montagnes. De vive force, en hiver, Gaston rompit le siège de Bologne, entrepris par les Espagnols et les Pontificaux. Dix jours après, il reprit Brescia aux Vénitiens. Gaston de Foix trouva enfin la gloire, et la mort, sur le champ de bataille de Ravenne (11 avril 1512). La victoire de Ravenne ne procura cependant qu’un répit à Louis XII. La Palice évacua le Milanais sous la pression des Suisses ; Maximilien Sforza récupéra le trône de ses pères et refoula la dernière tentative française à Novare, en juin 1513. Maximilien avait adhéré à la Saint Ligue (19 novembre 1512), et Henri VIII sur les arrières duquel Louis XII tentait de lancer les Ecossais, débarqua à Calais le 1er juillet 1513. L’invasion menaçait : Ferdinand en Navarre, les Suisses devant Dijon, les Impériaux et les Anglais dans le nord. Il fallait en finir

Tout le monde était las d’une guerre dont on avait perdu de vue les objectifs premiers. La disparition de Jules II (21 février 1513) et l’élection d’un pape pacifique, Léon X (11 mars 1513), contribuaient à éclaircir l’horizon. Louis XII se réconcilia avec le nouveau pape en janvier 1514. La mort d’Anne de Bretagne (9 janvier 1514) permit la célébration du mariage de Claude de France et de François d’Angoulême ; la politique du Conseil royal se trouva clarifiée. Dès 1513, Louis XII avait traité avec Venise et signé une trêve avec Ferdinand ; La Trémoille avait négocié la retraite des Suisses. Henri VIII accepta de conclure paix et alliance, et même de donner sa sœur Marie en mariage au roi de France ; la guerre de Cent Ans était un lointain souvenir. Seul restait en ligne l’empereur Maximilien, encouragé par les sentiments anti-français qu’éprouvaient sa fille Marguerite.

Louis XII ne jouit pas longtemps de la paix et des charmes de sa nouvelle épouse, beaucoup plus jeune que lui. Le bilan de tant de guerres et de dépenses était nul ; mais il fallait que la France fut redevenue prospère pour les avoir supportées sans dommage.

La cinquième guerre d’Italie (1515-1516)
1515 : Revendications sur le duché de Milan – 1513 : Concordat de Bologne, Traité de Nyon, Traité de Fribourg

Royaume de France : François 1er
Duché de Milan / Confédération suisse / Saint-Empire / Royaume d’Aragon / Etats pontificaux
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Louis XII avait perdu le Milanais en 1512, le jeune roi François le reconquiert en 1515 (Marignan). Mais il doit l’abandonner six ans plus tard.

Les guerres dans la Péninsule changent de sens à partir du moment où Charles d’Espagne est élu empereur en 1519. Pour les rois François 1er et Henri II, il s’agit bien d’empêcher la domination par l’Empereur de l’Italie entière. Les Français ont changé d’ennemi héréditaire : ce n’est plus l’Anglais, c’est le Habsbourg. Car Charles Quint, maître des Pays-Bas, de la Franche-Comté et de l’Espagne, cherchait à encercler la France. Le Milanais accroissait encore cette pression. Enfin, l’Empereur, dont la langue maternelle était le français, rêva toujours de récupérer la Bourgogne, patrie de ces ancêtres.

Durant quarante années, la France fut en guerre avec Charles Quint puis Philippe II. A chaque fois, des combats en France doublèrent ceux qui se déroulaient en Italie. A chaque fois, malgré des revers, la situation put être rétablie.

Les sixième (1521-1525) et septième (1527-1529) guerres d’Italie 
1521 : Election de Charles V à l’Empire – 1529 : Victoire des Habsbourg

Alliance de 1521 à 1525
Royaume de France : François 1er (Lautrec, Bayard) / République de Venise / Royaume de Navarre
Saint-Empire : Charles Quint (Charles III de Bourbon) / Monarchie espagnole / Royaume d’Angleterre / Etats pontificaux
Alliance de 1527 à 1529
Royaume de France : François 1er (Lautrec) / Etats pontificaux / République de Venise / République de Florence / Royaume d’Angleterre / Duché de Milan
Saint-Empire : Charles Quint (Charles de Bourbon) / Monarchie espagnole / République de Gênes
Trois campagnes successives sont menées pour reconquérir le duché de Milan (1522, échec de La Bicoque ; 1524, mort de Bayard ; 1525, capture du roi à Pavie). Sorti de sa prison à Madrid et revenu en son royaume, François 1er ne songe qu’à reprendre les armes. Après le sac de Rome en 1527 par les troupes de Charles Quint, Lautrec réoccupe la Lombardie, mais bat bientôt en retraite. A la paix de Cambrai (1529), François 1er paraît, comme à Madrid trois ans plus tôt, abandonner ses ambitions italiennes. 

Les huitième (1535-1538) et neuvième (1542-1546) guerres d’Italie 
1535 : Revend. Franç. sur le duché de Milan – 1538 : Paix de Nice – 1546 : Trêve de Crépy-en-Lannois, Traité d’Ardres

Alliance de 1535 à 1538
Royaume de France : François 1er (Montmorency) / Empire ottoman
Saint-Empire : Charles Quint / Monarchie espagnole 
Alliance de 1542 à 1546
Royaume de France : François 1er (François de Bourbon) / Royaume d’Ecosse / Empire ottoman
Saint-Empire (1542-1544): Charles Quint / Monarchie espagnole (1542-1544) / Royaume d’Angleterre (1543-1546) : Henri VIII
Mais, dès 1535, à la mort du duc Francesco Sforza, il revendique le Milanais pour son fils. Charles Quint refuse, et la France occupe les voies d’accès vers la Lombardie. La trêve qui intervient en 1538 entre les deux adversaires ne règle pas la question de Milan. En 1540, Charles Quint donne l’investiture du duché à son fils (le futur Philippe II). Henri II (1547-1559) fait intervenir les troupes françaises à Parme contre Jules III. 

Les dixième (1552-1556) et onzième (1557-1559) guerres d’Italie 
1552 : Occupation des Trois-Evêchés par Henri II – 1556 : Trêve de Vaucelles 
 Alliance de 1552 à 1559
Royaume de France : Henri II (François de Guise, Blaise de Monluc) / Empire ottoman / République de Sienne 
Saint-Empire : Charles Quint / Monarchie espagnole / République de Gênes
Alliance de 1557 à 1559
Royaume de France : Henri II (Blaise de Monluc) / Empire ottoman / République de Sienne
Saint-Empire (1542-1544) : Charles Quint, Philippe II d’Espagne / Monarchie espagnole (1542-1544) / Royaume d’Angleterre (1543-1546) : Henri VIII / République de Gênes / République de Florence  / Duché de Savoie : Emmanuel-Philibert de Savoie
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De 1552 à 1555, Henri II soutient militairement les Siennois révoltés contre les Impériaux et marque sa présence en Corse par l’envoi de soldats. 

L’écrasante victoire d’Emmanuel-Philibert près de Saint Quentin, en août 1557 mis en déroute l’armée d’Henri II. Mais si la France connaissait des difficultés financières, plus encore étaient celles de l’Espagne. L’épuisement financier et les progrès du calvinisme en Europe occidentale interdirent donc au roi d’Espagne d’exploiter sa victoire.

Les guerres de Religion n’avaient pas éclaté, il n’est pas sûr que le traité du Cateau- Cambrésis aurait marqué la fin des ambitions italiennes de la France.

Le tort des rois de France fut moins d’avoir nourri des ambitions italiennes que d’avoir dispersé leurs efforts. Au lieu de s’entêter à envoyer des troupes en Toscane et dans le royaume de Naples, ils auraient dû obstinément concentrer sur le Piémont et la Lombardie leurs entreprises militaires et leurs initiatives diplomatiques.

Mais si l’on compare la France de 1559 à celle de 1515, on voit qu’elle s’est agrandie et consolidée par l’acquisition des Trois-Évêchés et qu’elle a récupéré Calais et les territoires avoisinants.

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