19 juillet 1870: L'Empire français déclare la guerre au royaume de Prusse

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En juillet 1870, l'empereur des Français, qui s'oppose à l'avènement d'un prince prussien au trône d'Espagne vacant, a obtenu une satisfaction rapide par le désistement du prétendant Léopold de Hohenzollern. Mais Napoléon III veut plus encore : il désire que la Prusse prenne des engagements sur l'avenir en renonçant définitivement au trône espagnol.

Il est impensable pour lui de revivre la situation du XVIe siècle lorsque l'empereur Charles d'Autriche dit Charles-Quint régnait de l'Espagne à l'Allemagne enserrant la France dans un étau. Situation intenable qui avait déjà provoqué six guerres de 1521 à 1559, sans oublier leurs prolongements : six autres guerres de 1635 à 1748.

C'est peu dire que la France tient à sa tranquillité du côté des Pyrénées.

A Ems, l'ambassadeur de France, qui a été reçu par le roi de Prusse, prend connaissance, dans les journaux allemands manipulés par le chancelier royal Bismarck, d'une proposition française tenue pour intolérable et rejetée par le roi Guillaume Ier de Hohenzollern. Cette provocation blesse la diplomatie française et attise le bellicisme de la cour autour de l'impératrice Eugénie, elle-même espagnole, qui influence Napoléon III. Réuni au château de Saint-Cloud, le Conseil des ministres, décide de faire la guerre à la Prusse. La Chambre des députés se prononce pour la guerre à la majorité de 425 voix contre 10.

Le 19 juillet 1870, le gouvernement de l'Empire français déclare la guerre au royaume de Prusse. Napoléon III prend le commandement de l'armée le 28 juillet à Metz. Le 2 août, à Mayence, Guillaume Ier se met à la tête de ses troupes auxquelles se sont jointes celles de ses alliés allemands. Au cours de cette campagne victorieuse, il est proclamé empereur, ou Kaiser, par tous les souverains vassaux ou alliés d'Allemagne.

La France se trouve affaiblie par ses précédentes guerres ( Crimée, Italie, Mexique ) avec une armée d'à peine 250 000 hommes, 43 000 chevaux, 900 canons contre une armée ennemie puissante de plus de 600 000 soldats, 70 000 chevaux, 1 500 canons, formée des troupes confédérées regroupant celles de Prusse et de vingt-deux Etats assujettis de la Confédération du Nord plus celles des Etats du Sud : royaumes de Bavière, du Württemberg, du grand-duché de Bade. Très aguerrie, l'armée prussienne vient de battre le Danemark en 1864 puis l'Autriche en 1866. En outre, elle a perfectionné son armement. Les Français comptent sur leur moderne fusil Chassepot à culasse mobile et sur leurs mitrailleuses Reffye.

Le premier militaire français tué tombe le 25 juillet en Alsace : Claude Pagnier, sous-officier du 12e chasseurs à cheval, au combat contre des dragons badois lors d'une rencontre de patrouilles de cavalerie à Schirlenhof, dans le Bas-Rhin. Le début de la guerre est une suite de défaites en Alsace que subit l'armée impériale à Wissembourg le 4 août, à Woerth, Froeschwiller le 6 août, où se déroula la célèbre charge de Reischoffen.

Tandis qu'une armée prussienne investissant Strasbourg en commence le siège, une autre passe les Vosges, entre en Lorraine où elle gagne la bataille de Forbach le 6 août. L'ennemi arrive devant Metz où est repliée l'armée du maréchal Bazaine. Les Français se défendent, livrant les batailles de Borny, Gravelotte, Saint-Privat, les 14, 16, 18 août mais Bazaine, commandant en chef, n'agit pas plus, se laissant enfermer dans Metz par 200 000 Allemands qui l'encerclent, enfin l'assiègent. Le maréchal Mac Mahon a rameuté son armée au camp de Châlons, dans la Marne, d'où, avec Napoléon III, il espère opérer pour délivrer Metz. Mais les forces ennemies la rejettent vers l'Ardenne où s'engage alors la bataille de Sedan que perdent les Français battus le 1er septembre ; l'empereur est fait prisonnier avec des milliers d'hommes. L'armée de Châlons est détruite, ses restes fuient en déroute.

La défense nationale

La capitulation impériale déclenche à Paris la déchéance de Napoléon III et de son régime.

La République est proclamée le 4 septembre et un gouvernement de la Défense nationale se constitue composé de députés de Paris : Jules Favre, Jules Ferry, Jules Simon, Léon Gambetta, etc. Sans obstacle devant elles, les armées allemandes envahissent la Champagne puis atteignent Paris qui est investi complètement le 19 septembre. Le siège de la capitale commence. En automne, les places-fortes de Toul, Strasbourg, Metz se rendent.

Le maréchal Bazaine a capitulé à Metz sans combattre, livrant 173 000 soldats, 3 maréchaux, 50 généraux, 53 drapeaux, 200 000 fusils, des canons, des munitions. Le désastre est complet. Bismarck a refusé les propositions de paix de la République et il réclame déjà l'Alsace et la Lorraine comme conquête. L'ennemi dirige alors ses forces disponibles sur Paris et le centre du pays, mais il est battu à Orléans et à Coulmiers, permettant à l'armée de la Loire de progresser au secours des Parisiens. Se déroulent alors les combats d'Artenay (10 octobre), de Beaune-la-Rolande (28 novembre), de Patay (2 décembre) tandis qu' à Paris le général Ducrot tente en vain une sortie à Champigny le 2 décembre. L'ennemi a repris Orléans le 9 novembre.

Gambetta qui a quitté la capitale en ballon anime la défense nationale en province tandis que les places de Belfort et de Bitche, isolées dans l'est, résistent toujours. Le 6 décembre, les Allemands entrés en Normandie occupent Rouen. En Picardie, ils sont repoussés à Pont-Noyelles, le 23 décembre, par le général Faidherbe qui les bat aussi à Bapaume, les 2 et 3 janvier 1871, avant d'être vaincu le 19 janvier à la bataille de Saint-Quentin. Paris est bombardé par l'artillerie de siège prussienne, subit incendies et destructions ; la population endure le froid et la famine comme les soldats. Les assiégés perdent les combats de Bagneux, du Bourget, de Buzenval.

Le général Chanzy ne peut les secourir car son armée est battue au Mans le 10 janvier. Paris, à bout de forces, doit se rendre à l'ennemi le 28 janvier. Dans l'est, l'armée du général Bourbaki, dans ses tentatives vers Belfort, gagne la bataille de Villersexel le 9 janvier mais, repoussé à Héricourt les 15, 16, 17 janvier, il est rejeté vers la Suisse où se réfugient les débris de ses troupes. La guerre se déroule aussi en Bourgogne de décembre 1870 à janvier 1871 où ont lieu les batailles de Dijon et de Nuits-Saint-Georges.

La paix

Dès la capitulation parisienne du 28 janvier 1871, un armistice temporaire est conclu. Grâce aux élections du 8 février, Adolphe Thiers devient chef du pouvoir exécutif, à Bordeaux, où le gouvernement s'est réfugié. Thiers négocie à Versailles avec le chancelier von Bismarck jusqu'à parvenir à une convention de cessation générale des hostilités le 26 février mais certains Français continuent le combat.

Le 1er mars, les Allemands vainqueurs entrent dans Paris par l'ouest, les régiments descendent les Champs-Elysées. Ce jour-là, à Bordeaux, l'Assemblée nationale a accepté les conditions de paix par 546 voix contre 107. Le 27 mars, les défenseurs de Bitche, en Moselle, quittent la citadelle sous les honneurs rendus par l'ennemi. De même, les défenseurs de Belfort avaient quitté la place le 16 janvier.

Du 18 mars au 27 mai éclatent les tragiques évènements parisiens durant lesquels Versaillais et Communards ont mené une lutte fratricide sans merci.

Le 10 mai, le traité de Francfort met fin au conflit. La France perd près de 1 700 communes soit toute l'Alsace et une partie de la Lorraine avec 1 600 000 personnes ; en outre, elle doit payer au vainqueur, en tant qu'indemnité, la somme de 5 milliards de francs-or plus leurs intérêts de 567 millions de francs. Pour en garantir le paiement, les troupes ennemies occupent des départements durant deux ans, ne quittant la dernière ville envahie, Verdun, que le 13 septembre 1873.

Les frais d'occupation, 341 millions de francs, ont été à la charge des Français. Quant à l'armée française, il lui a été interdit de tenir garnison au-delà de la Loire durant cette période.

La France pleure 138 000 morts ; sur 400 000 prisonniers, 18 000 sont décédés en captivité.

 


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