24 février 1848: Louis-Philippe 1er abdique


Après 18 ans de règne, Louis-Philippe, le roi des Français est fatigué. Son règne est une longue période de paix et de relative prospérité. Les bourgeois libéraux rêvent d'épopées et vivent dans le souvenir de la Grande Révolution et de Napoléon 1er. Leur opposition à la monarchie de Juillet se nourrit des caricatures qui ridiculisent la personne du roi et des scandales qui discréditent les grandes familles.
Interdits de réunion, les républicains contournent la loi en organisant à partir du 9 juillet 1847 des banquets, dans tout le royaume, qui réunissent des centaines de participants autour de quelques éminents orateurs.

Le 14 février, le préfet de police interdit un banquet projeté à Paris pour le 19. À l'appel d'Armand Marrast, dans le journal Le National, les Parisiens sont invités à manifester le 22, date à laquelle le banquet a été reporté. Le rassemblement doit s'effectuer place de la Madeleine. La veille, pourtant, les principaux chefs de l'opposition reculent devant l'épreuve de force et donnent le contre-ordre d'annuler le banquet et la manifestation. Le gouvernement semble devoir l'emporter ; confiant, il décide de ne pas mettre en application les dispositifs militaires prévus en cas d'incidents graves. En fait, gouvernement et opposition vont être débordés par la situation se développant au fil des heures en « révolution ».

Le 22 février au matin, des centaines d'étudiants (dont certains s'étaient déjà mobilisés dès le 3 janvier pour dénoncer la suppression des cours de Jules Michelet) se rassemblent place du Panthéon, puis se rendent à la Madeleine où ils se mêlent aux ouvriers.

Le matin du 23 février, alors que l'insurrection se développe, les gardes nationaux de la deuxième Légion, boulevard Montmartre, crient « Vive la Réforme ! ». Dans d'autres quartiers, différents bataillons de la Garde nationale protègent les ouvriers contre les gardes municipaux et même contre la troupe de Ligne.

Louis-Philippe, refusant de faire tirer sur les Parisiens, est contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils, Philippe d'Orléans, le

Le même jour, dès 15 heures, la Seconde République est proclamée par Alphonse de Lamartine, entouré des révolutionnaires parisiens. Vers 20 heures, un gouvernement provisoire est mis en place, mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet.

©Laurent Sailly pour Méchant Réac !®