6 février 1934: Manisfestation sanglante à Paris



Les effets de la crise économique, la désillusion des anciens combattants, l'instabilité ministérielle chronique provoquent le mécontentement de toutes les couches de la société et un regain de l'antiparlementarisme latent. 
Le 6 février 1934, le radical Édouard Daladier présente à la Chambre des députés son nouveau gouvernement. 

Ce changement de gouvernement fait suite à la découverte, trois semaines plus tôt, du cadavre d'un escroc, Alexandre Stavisky.
L'opinion publique soupçonne des ministres et des députés d'avoir trempé dans ses combines. Quatre députés radicaux et francs-maçons sont, il est vrai, compromis dans le scandale. La méfiance de l'opinion est qui plus est exacerbée par l'annonce de la mutation par Édouard Daladier du préfet de police Jean Chiappe, suspect de mansuétude à l'égard des « ligues ».

L'exaspération d'une partie de l'opinion est exploitée par les ligues qui s'affirment patriotes, anticommunistes et traduisent une aspiration en faveur d'un pouvoir fort.
Des milliers de manifestants répondent, le 6 février, à l'appel des ligues et se rassemblent aux Champs-Élysées, à la Concorde, autour de l'Opéra, avec l'intention de marcher sur le Palais- Bourbon, à l'heure où le gouvernement Daladier se présente devant la Chambre. À la tombée de la nuit, des heurts très durs opposent les manifestants à la garde municipale à cheval. Les forces de police sont rejetées sur le pont de la Concorde. Menacés d'être submergés, les gardes mobiles ouvrent le feu. Un deuxième assaut se solde par une nouvelle réaction sanglante et, pendant toute la nuit, des affrontements d'une extrême violence opposent les manifestants aux policiers. À l'aube, on compte 17 morts.
©Laurent SAILLY pour Méchant Réac !®