28 juillet 1794 : Robespierre et les guillotinés du 10-Thermidor


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Epitaphe anonyme, cité par Clémentine Portier-Kaltenbach, L’Ombre d’un doute – Robespierre, bourreau de la Vendée.
Robespierre est condamné sans procès et guillotiné l'après-midi même du 10 thermidor, sous les acclamations de la foule, en compagnie de vingt et un de ses amis politiques. La veille, le révolutionnaire a été arrêté en compagnie de Louis-Antoine-Léon Saint-Just et de Georges Couthon, députés de la Convention. Augustin Robespierre et Le Bas se sont joints volontairement à eux et le groupe a été emmené par les gendarmes. Lors de cette arrestation, Maximilien est gravement blessé à la mâchoire sans que l'on sache précisément si c'est le gendarme Merda (ou « Méda », l'anthroponymie est incertaine) qui lui a tiré dessus ou s'il s'agit d'une tentative de suicide. Couthon a la tête fracassée. François Hanriot reçoit un coup de baïonnette qui lui arrache l’œil de son orbite. Le Bas se suicide et Augustin de Robespierre saute par une fenêtre de l’Hôtel de Ville et se brise la jambe. 


Adrien-Nicolas Gobeau, 53 ans, membre de la Commune et ex-substitut de Fouquier-Tinville, est exécuté le premier. Quand vient le tour de Saint-Just de monter, il embrasse Georges Couthon, et, en passant devant Robespierre, lui dit : « Adieu ». Sont également exécutés François Hanriot, commandant de la Garde nationale, son adjoint le général de brigade Jean-Baptiste de Lavalette, Claude-François de Payan, agent national de la commune de Paris, René-François Dumas, président du Tribunal révolutionnaire, Nicolas-Joseph Vivier, président du club des Jacobins, Antoine Simon, cordonnier, geôlier du Dauphin et dix membres de la Commune. Maximilien de Robespierre est exécuté en avant-dernier, précédant Fleuriot-Lescot, le maire de Paris. Un des aides du bourreau arrache brusquement les linges qui lui soutiennent la mâchoire. Robespierre hurle de douleur. Il est placé sur la bascule et le couperet tombe. La tête de Robespierre est montrée au peuple, sous des applaudissements. Les vingt-deux têtes sont placées dans un coffre en bois. Les corps sont rassemblés sur une charrette qui se dirige vers le cimetière des Errancis (ouvert en mars 1794). On jette les têtes et les troncs dans une fosse commune. Avec de la chaux vive, on fait disparaître toutes traces du corps de Maximilien de Robespierre.

Le 11 thermidor, ce sont soixante-et-onze membres de la Commune qui sont guillotinés et douze personnes le lendemain. Au total, cent-cinq « robespierristes » seront exécutés. Après ces exécutions strictement parisiennes, des autorités locales, en province, prétendent s'élever contre le coup de force du 9 thermidor et délivrer Robespierre, dont ils ignorent la mort. Leurs actions échouent, et la Convention parvient sans peine à imposer l'idée qu'elle a sauvé la France, le 9 thermidor, d'un aspirant à la dictature personnelle.

Après avoir réussi à s'enfuir de l'hôtel de ville et à se cacher pendant plusieurs jours, Jean-Baptiste Coffinhal finit par être dénoncé et arrêté. Après la constatation de son identité par le tribunal criminel, il est guillotiné le 18 thermidor (5 août). Le 5 fructidor (22 août), François-Pierre Deschamps, aide de camp d'Hanriot, est à son tour guillotiné. Le 15 fructidor (1er septembre), quarante-quatre membres des sections parisiennes ayant pris part au 9 Thermidor aux côtés de la Commune sont traduits devant le tribunal révolutionnaire. Parmi eux, Henri Sanson et son oncle, Pierre-Claude, capitaine et lieutenant de canonniers, sont accusés d'avoir pénétré dans le comité de sûreté générale à la suite de Coffinhal et délivré Hanriot, mais ils sont acquittés. Seul Joseph-Julien Lemonnier, marchand limonadier, commissaire civil de la Section de la Maison-Commune, né en 1756 à Paris, est condamné à mort et exécuté le même jour.