15 avril 1450 : Bataille de Formigny, la Normandie est définitivement française
En
ce début d’année 1450, la situation est critique pour les possessions
continentales anglaises. A moins de recevoir des renforts, la totalité de la
Normandie est sur le point d’être reprise par les Français. Mais, avec
l'hiver, les Bretons débandent l'armée française, promettant un retour
en Normandie dès le mois de janvier suivant. Profitant de cette accalmie, le duc
de Suffolk parvient à financer l'envoi de 3 500 hommes environ sous les
ordres de Sir Thomas Kyriel.
« On
apprit que les Anglais contre-attaquaient. L’appel au secours de Somerset avait
été entendu, et Thomas Kyriel venait de débarquer, le 15 mars [1450] à Cherbourg,
avec une armée. Par Valognes et Caen, il allait marcher sur Rouen. L’histoire
recommençait. Comme en 1346, comme en 1415. C’était la victorieuse chevauchée
partie du Cotentin pour aboutir à l’écrasement des Français quelque part du
côté de Crécy ou d’Azincourt.
-
A notre tour ! s’écria Somerset.
Au
milieu d’avril 1450, cette armée anglaise marchait sur Caen. Kyriel avait
méthodiquement reconquis les places fortes enlevées à l’automne par Richemont.
Le capitaine de Valognes, Abel Rouault, avait en vain attendu qu’on le débloquât :
François [1er] de Bretagne et Arthur de Richemont avaient décidé de
ne pas se presser.
Charles
VII s’énerva et chargea le comte Jean de Clermont, fils du duc de Bourbon, de
prendre en main la situation dans le Cotentin. Le roi n’était d’ailleurs pas
mécontent de substituer son propre lieutenant général à un duc de Bretagne qui
pouvait, à la longue, être tenté de se croire chez lui en Normandie. Clermont
marcha sur le Cotentin. Il rencontra les Anglais sur la Vire avant d’avoir fait
sa jonction avec Richemont, qui était encore du côté de Saint-Lô.
Clermont
se fût volontiers dispensé d’engager le combat avant d’avoir le gros de ses
forces. Il ne se résolut à l’attaque, le 15 avril, que pour éviter la mutinerie
de ses soldats, furieux de voir les Anglais passer tranquillement la Vire et s’engager
sans encombre dans le Bessin. Kyriel allait rallier Somerset dans Caen. Mieux valait
affronter sur l’heure Kyriel, sans attendre le renfort de Richemont, qu’affronter
plus tard Kyriel et Somerset sans être même assuré qu’à ce moment-là Richement
aurait rallié.
Les
Anglais cantonnèrent, le 14 avril au soir, sur la route de Carentan à Bayeux, à
Formigny. Clermont tenta une dernière liaison avec le connétable, lui dépêcha
un messager, lui donna rendez-vous à Formigny au petit matin. Les Anglais, eux,
étaient sans méfiance. Quand ils aperçurent l’avant-garde du comte de Clermont,
ils crurent à l’imminence d’un engagement local. Il leur fallut un instant pour
admettre que c’était la bataille.
Clermont attendait le connétable
au petit matin. Il ne se risqua donc pas à ordonner la charge Kyriel profita de cette matinée pour se
retrancher. Quelques fossés furent en hâte, quelques pieux fichés en terre.
Avec cela, la cavalerie française était jouée.
Kyriel se croyait à Crécy. Il
oubliait l’artillerie. Vers midi ; les coulevrines du Génois Giribault
commencèrent de faire pleuvoir sur les Anglais une grêle de petits boulets qui
eussent été insignifiants contre une enceinte mais se révélaient meurtriers
contre les hommes et les chevaux. Pour s’emparer des couleuvrines, les Anglais
prirent l’initiative du combat.
Celui-ci était encore indécis
lorsque apparut à l’horizon une forte armée. Les cris de joie qui, dans les rangs
anglais, saluaient l’arrivée de Somerset s’étranglèrent lorsqu’il fut évident
que c’était Richemont, avec ses trois cents lances et ses huit cents archers.
Craignant d’être tournés, les
Anglais quittèrent la position qu’ils avaient aménagée et se rangèrent en
bataille devant Formigny. Une charge de la cavalerie française, menée par
Brézé, bouscula leur aile gauche. Richemont les attaqua de front.
Les paysans normands s’en mêlèrent
alors. Ils voulaient contribuer à la victoire. Ils y furent pour beaucoup,
égorgeant à l’envi les cavaliers démontés et les archers que leur armement
désavantageait dans le corps à corps.
Au soir du 15 avril 1450, ma
Normandie était perdue pour les Lancastres. Le désastre était total. On compta
soigneusement 3 774 mort anglais, et les chroniqueurs disputèrent gravement
pour savoir si les morts français étaient cinq, six, huit ou douze. Coëtivy
tira l leçon de l’affaire :
-
Dieu
nous amena monsieur le connétable. »
Texte de Jean Favier in « La
Guerre de Cent Ans » - Fayard p. 602 à 604.
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