14 Février 843 : Serments de Strasbourg

Tout commence avec Charlemagne. Le grand empereur (qui n’a jamais eu la « barbe fleurie » car il ne portait pas la barbe) rassemble sous son autorité l’Occident de l’Ebre à l’Elbe. L’empereur ne croit pas que sa couronne puisse être héréditaire. Pour sa succession, il préfère la coutume germanique du partage entre ses fils. Mais en 814 seul un fils lui survivra, Louis 1er dit le Pieux, qui héritera de l’ensemble des conquêtes paternelles, couronne impériale comprise. Ce n’est que partie remise.

Quand meurt Louis le Pieux en 840, il laisse trois fils (trois d’un premier mariage – dont l’un décédé en 838, Pépin – et un issu de son remariage, Charles, avec Judith de Bavière). Or Louis avait en 817 répartit son héritage entre ses trois fils (du premier lit) Pépin, Louis (futur « le Germanique ») et Lothaire ; et avait promis le titre impérial à Lothaire son aîné. A la naissance de Charles (futur « le Chauve »), Louis veut doter son dernier fils remettant en cause l’engagement de 817. A la mort de l’empereur, après bien des querelles (qui iront jusqu’à la déposition temporaire de l’empereur Louis par ses fils), rien n’est réglé.

En 841, l’alliance Louis et Charles contre leur frère aîné, Lothaire, aboutit à la victoire des premiers lors de la bataille de Fontenoy-en-Puisaye. Les trois frères font alors appel à leur cousin, le célèbre Nithard (petit-fils de Charlemagne également par sa fille Berthe). Celui-ci rédige en quelques lignes un serment d’entraide.

« Les serments de Strasbourg » doivent leurs postérités à Louis le Germanique qui prononce le sien en langue romane (ancêtre du français), pour être compris des soldats de son rival et de son associé. Charles le Chauve fera de même, en langue tudesque (ancêtre de l’allemand). Les soldats reprennent leur serment dans leur langue naturelle. Les peuples de l’empire de Charlemagne ont oublié le latin et commencent à se distinguer par leurs idiomes dont la frontière est la Meuse.

Un an et demi plus tard sera signé le « traité de Verdun » qui partage les territoires de l’empire de Charlemagne en trois. Mais cela est une autre histoire que nous verrons le 9 août prochain dans u n article intitulé : « De Verdun à Mersen : le partage de l’Empire carolingien. »

©Laurent SAILLY pour Méchant Réac !®