Dictature (29.3 au 27.7.1794)

Les Montagnards se divisent en factions : les modérés avec Fabre d'Églantine, les Indulgents avec Danton et les Enragés. Après avoir successivement éliminé les Enragés, puis les Indulgents, Robespierre exerce une dictature de fait pendant près de quatre mois, du 5 avril au 27 juillet 1794. Il déclare à la Convention : « Toutes les factions doivent périr du même coup. » Par décret du 22 prairial an II (10 juin 1794) une seule peine - la mort - est prévue pour les ennemis du peuple, c'est-à-dire « ceux qui cherchent à anéantir la liberté publique, soit par la force, soit par la ruse ». C'est la Grande Terreur. En quarante-sept jours, 1.376 condamnés sont exécutés, dont Lavoisier, Malesherbes, André Chénier... La justice révolutionnaire est centralisée par le Comité de sûreté générale et le tribunal révolutionnaire. Le 8 juin 1794 Robespierre, qui déclare fonder le règne de la vertu, préside la fête de l'Être Suprême.

Mais l'opinion est lasse de la dictature d'un seul homme et la Terreur n'apparaît plus nécessaire, au moment de vaincre la menace extérieure. Le Grand Comité de Salut public se divise. Robespierre [Ultime discours du citoyen Robespierre, séance du 8 thermidor an II]doit affronter un groupe d'opposants. Mis en minorité le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), il est décrété d'accusation, puis exécuté. La politique des Thermidoriens suit une voie « moyenne ». La Convention, excédée par les pressions de la rue, décide d'écarter la constitution jamais appliquée de 1793. Le 18 août 1795, elle adopte le décret des deux tiers, imposant de choisir parmi les conventionnels les deux tiers des membres des nouveaux conseils législatifs.