17 mai 1809 : La France annexe les Etats pontificaux
Le 17 mai 1809, par un décret
pris à Schönbrunn, Napoléon décide d'annexer les États pontificaux à l'Empire
français pour former les départements du Tibre et de Trasimène.
Les États pontificaux se sont
constitués entre 752 et 1870 sous l'autorité temporelle du pape. Le premier
noyau de ces États était baptisé patrimoine de saint Pierre. Leur origine se fonde sur un
document appelé donation de Constantin, faux (établie en 1440 par l'humaniste Lorenzo
Valla) probablement fabriqué par la chancellerie pontificale au VIIIe siècle.
Selon ce document, qui sert à cette époque les intérêts carolingiens,
l'empereur Constantin Ier aurait cédé, en 335, au pape Sylvestre Ier,
toutes les provinces de l'Occident.
Ce document est promulgué en 754
par Pépin le Bref, redevable à Zacharie d'avoir légitimé le renversement des Mérovingiens
et qui, après s'être engagé à céder au pape Étienne II — successeur de Zacharie
en 752 — des terres conquises sur les Lombards, révèle cette donation à
l'Assemblée de Quierzy. La donation dite « donation de Pépin » (elle
correspond aux territoires de l'ancien Exarchat de Ravenne et consiste
essentiellement en des terres pauvres) est confirmée en 774, à Rome, par Charlemagne,
fils de Pépin.
En 1796, le Directoire envoie le général Bonaparte accompagné de Gaspard Monge pour la campagne d'Italie. Le 19 février 1797, Napoléon Bonaparte contraint Pie VI à signer le traité de Tolentino (appelé aussi Paix de Tolentino) qui concède à la France du Directoire, les légations de Romagne, de Bologne et de Ferrare. Cette politique papale de Napoléon combine les questions religieuses et diplomatiques.
À la nouvelle de l'assassinat du général Duphot, le Directoire ordonne le 11 janvier 1798 l'occupation de Rome. Les troupes françaises menées par le général Louis-Alexandre Berthier envahissent les États pontificaux et s'emparent de la ville de Rome le 11 février 1798 (23 pluviôse an VI).
En 1796, le Directoire envoie le général Bonaparte accompagné de Gaspard Monge pour la campagne d'Italie. Le 19 février 1797, Napoléon Bonaparte contraint Pie VI à signer le traité de Tolentino (appelé aussi Paix de Tolentino) qui concède à la France du Directoire, les légations de Romagne, de Bologne et de Ferrare. Cette politique papale de Napoléon combine les questions religieuses et diplomatiques.
À la nouvelle de l'assassinat du général Duphot, le Directoire ordonne le 11 janvier 1798 l'occupation de Rome. Les troupes françaises menées par le général Louis-Alexandre Berthier envahissent les États pontificaux et s'emparent de la ville de Rome le 11 février 1798 (23 pluviôse an VI).
Le
pape Pie VI est contraint par la République française de renoncer à son pouvoir
temporel et de se contenter de son pouvoir spirituel. Déposé, il est en fait
prisonnier. Octogénaire et très malade, il demande la grâce de pouvoir mourir à
Rome. Le général français a la délicatesse de lui répondre :
« Mourir, cela peut se faire partout ». Pie VI quitte Rome dans la
nuit du 19 au 20 février 1798. Déporté en Toscane, puis en France, il meurt à Valence,
épuisé, le 29 août 1799 (12 fructidor an VII) à l'âge de 81 ans.
La
« République romaine » est proclamée par le général Berthier devant
le peuple réuni au Campo Vaccino (ancien forum) le 15 février 1798 (27 pluviôse
an VI) sur le modèle de la République française. Le nouveau régime est
fraîchement accueilli par la population romaine, qui vit mal les pillages qui ont
accompagné la prise de Rome, et se détériore devant la lourdeur des impôts
réclamés par les dirigeants français du pays.
En
novembre 1798, les troupes de Ferdinand IV de Naples lancent une offensive
contre la République romaine et s’emparent de Rome le 27 novembre 1798 (7 frimaire
an VII). Dès le 14 décembre (24 frimaire an VII), l'armée française, menée par Championnet,
reprend la Ville. Toutefois, la France se désengage peu à peu de la péninsule
italienne durant l'année 1799, permettant une reprise de Rome par les troupes
napolitaines, aidées de la Grande-Bretagne, en septembre 1799, marquant la fin
de la République romaine. Pie VII, élu depuis peu, y rentre et les États
pontificaux sont restaurés en juin 1800. Ils sont de nouveau envahis par les Français
en 1808.
Pourtant, l’entente aurait pu être cordial entre ce nouveau pape progressiste Pis VII et l’Empereur qui, alors consul, avait rétabli le culte catholique après les dérives révolutionnaires.
Pie VII fut profondément exaspéré par l'entrée de troupes françaises sur le territoire papal. Et Napoléon exprimait sa colère face à l'entente entre le Vatican et l'Angleterre et la Russie, permettant aux agents de ces deux derniers pays d'opérer librement dans les Etats pontificaux.
Napoléon séparait clairement les domaines spirituels et religieux : « Votre Sainteté est souveraine de Rome, ses relations sont avec moi les mêmes que celles de ses prédécesseurs avec Charlemagne. Elle est souveraine de Rome mais j'en suis l'Empereur. » Le pape répondait avec sérénité, « avec franchise », que le Saint Siège ne reconnaissait et n'avait jamais reconnu, dans ses Etats, aucune puissance supérieure à la sienne, et qu'aucun empereur n'avait eu des droits sur Rome.
Le conflit s'amplifia les deux années suivantes, comme Napoléon occupait progressivement les Etats pontificaux. La pression sur Pie VII s'accentua. Le pape continuait de refuser l’investiture aux nouveaux évêques nommés par l’Empereur.
Pourtant, l’entente aurait pu être cordial entre ce nouveau pape progressiste Pis VII et l’Empereur qui, alors consul, avait rétabli le culte catholique après les dérives révolutionnaires.
Pie VII fut profondément exaspéré par l'entrée de troupes françaises sur le territoire papal. Et Napoléon exprimait sa colère face à l'entente entre le Vatican et l'Angleterre et la Russie, permettant aux agents de ces deux derniers pays d'opérer librement dans les Etats pontificaux.
Napoléon séparait clairement les domaines spirituels et religieux : « Votre Sainteté est souveraine de Rome, ses relations sont avec moi les mêmes que celles de ses prédécesseurs avec Charlemagne. Elle est souveraine de Rome mais j'en suis l'Empereur. » Le pape répondait avec sérénité, « avec franchise », que le Saint Siège ne reconnaissait et n'avait jamais reconnu, dans ses Etats, aucune puissance supérieure à la sienne, et qu'aucun empereur n'avait eu des droits sur Rome.
Le conflit s'amplifia les deux années suivantes, comme Napoléon occupait progressivement les Etats pontificaux. La pression sur Pie VII s'accentua. Le pape continuait de refuser l’investiture aux nouveaux évêques nommés par l’Empereur.
Le 17 mai 1809, Napoléon
réunissait les Etats pontificaux à l'Empire, annexant ainsi Rome. Avec la perte
de ses territoires, tout ce qui restait au Souverain pontife était l'autorité
spirituelle et ses palais. La protestation pontificale prit alors la forme
extrême de l'excommunication et de l'anathème par la bulle Quum memoranda,
prise dans la nuit du 10 au 11 juin 1809. Dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809,
le général Radet, à la tête de quelques hommes, entra dans le Vatican pour
arrêter le cardinal Pacca, et dans le même mouvement, le Saint Père (même si l’ordre
de Napoléon n’est pas clair à ce sujet). Le Saint Père fut maintenu en
captivité d'abord à Savone jusqu'en 1812, puis à Fontainebleau jusqu'en 1814.
En 1815, grâce aux
puissances réunies au congrès de Vienne, Pie VII rétablit les États pontificaux.
Avignon et le Comtat Venaissin, annexés par la France en 1791 et cédés
officiellement par le traité de Tolentino de 1797 restent cependant français. L'abolition
des États pontificaux ayant été proclamée par le roi d’Italie Victor-Emmanuel
en 1870 mais non acceptée par le pape. Le 20 septembre 1900, le pape Léon XIII
dissout officiellement les États pontificaux. On considère que leur continuité
se retrouve aujourd'hui dans l'État de la Cité du Vatican, créé en 1929 par les
accords du Latran.