21 mai 987 : LOUIS V meurt dans un accident de chasse bien opportun...
Issu de la famille des Robertiens qui domine la
Francie (région entre Meuse et Loire) depuis un siècle, et qui a déjà donné
deux rois (Eudes — 888-898, et Robert — 922-923), Hugues Capet est, à la veille
de son élection à la royauté, le prince le mieux pourvu du royaume : duc
de France, duc de Bourgogne, il est suzerain du duc de Normandie (il a par là
des droits sur la Bretagne) et suzerain (théorique) du duc d'Aquitaine, tandis
que le roi de Bourgogne est son frère. Il dispose donc de domaines, de vassaux
et d'une brillante parentèle. Le rétablissement du souverain carolingien en la
personne de Louis d'Outremer (936) n'a pu se faire que grâce à Hugues le Grand,
père d'Hugues Capet. Depuis cette date, le duc de France passe alternativement
du soutien à l'affrontement avec le roi. En 985, l'écolâtre de Reims, Gerbert,
l'esprit le plus brillant de son temps et remarquable politique, peut
écrire : « Le roi de fait, c'est Hugues. »
Autour de l'archevêque de Reims, Adalbéron, et de
Gerbert, sont reprises les idées d'empire unique, garant de la paix : d'où
l'admiration des deux hommes pour l'empire néo-carolingien des Ottons. De plus,
la solidité de l'archevêché de Reims, sa situation partie dans l'Empire
germanique, partie dans le royaume de France, devait amener son chef à jouer un
rôle décisif dans l'avènement d'Hugues Capet. Le dernier roi carolingien,
Louis V, comme son père Lothaire l'avait déjà fait, accuse Adalbéron de
trahison au profit de l'empereur et convoque un plaid pour le juger à Compiègne
le 18 mai 987. Or le roi meurt d'un accident de chasse, le 21 mai 987 : la
situation se retourne en faveur d'Adalbéron qui fait élire Hugues à Noyon, puis
le sacre à Soissons le 1er juin (ou à Reims
le 3 juin). Les descendants du nouveau souverain allaient régner huit siècles.
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