5 & 6 juillet 1809 : Bataille de Wagram

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Après avoir été repoussé par les Autrichiens à Essling (16 au 22 mai 1809), Napoléon s’est retranché, avec l’essentielles de ses forces, dans l’ile de Lobau, zone marécageuse du Danube. L’Empereur sait que l'affrontement à venir sera décisif. Celui qui doit faire plier la monarchie autrichienne. Aussi prépare-t-il avec soi la planification de son offensive pour parer à toute éventualité avant de tenter une nouvelle traversée du Danube.  Le 31 mai est un jour de deuil pour le stratège français. Lannes, l'un des maréchaux les plus emblématiques de l'épopée napoléonienne, meurt des suites des blessures reçues à Aspern-Essling. Oudinot, Marmont et Macdonald ne parviendront pas à faire oublier la perte du duc de Montebello. 

Face à la Grande Armée, l’armée autrichienne commandée par le Generalfeldmarschal Charles-Louis d'Autriche-Teschen. Napoléon connaît bien son adversaire. Il l’avait déjà confronté lors de la bataille du Passage de rives du Tagliamento en 1797. Le jeune général Bonaparte (28 ans), victorieux, avait témoigné, par une lettre célèbre, de son admiration pour le prince autrichien, de deux ans son cadet. Charles est à l’origine de la défaite d’Essling, première défaite majeure de la carrière militaire de Napoléon.

La bataille a lieu à environ 10 km au nord-est de Vienne, dans les plaines de Marchfeld, vastes et presque entièrement plates étendues agricoles, recouvertes partiellement de cultures en ce mois de juillet. Située sur la rive gauche du Danube, la ville de Presbourg, où l'armée de l'archiduc Jean est stationnée, n'est située qu'à 40 km du champ de bataille. Au nord de la plaine, un fleuve, le Russbach, aux rives couvertes de végétations fluviales, représente un véritable obstacle à la cavalerie. Au nord du fleuve, on trouve une sorte d'escarpement au niveau du village de Deutsch-Wagram. Les villages tout au long du Russbach représentent pour l'armée autrichienne des positions défensives stratégiques, alors que derrière le Russbach s'étend l'escarpement de Wagram, excellent point d'observation. Le champ de bataille sera délimité au nord par le village de Deutsch-Wagram, à l'ouest par le village de Kagran, au sud par les villages d'Aspen et d'Essling et à l'est par le village de Glinzendorf.

Il s’agit pour le camp français d’agir avant que l’archiduc d’Autriche, Charles, ne reçoivent le renfort de près de 30.000 hommes. Dans la nuit du 4 au 5 juillet 1809, les soldats de la Grande Armée traversent les eaux tumultueuses du Danube sous une violente pluie d'orage. À l'aube, le soleil brille. Le conflit le plus meurtrier de la campagne d'Autriche, la bataille de Wagram, peut commencer. 

Se font faces :

Napoléon 1er dirige la Grande Armée d’Allemagne secondé par les maréchaux Davout (IIIème corps), Masséna (IVème corps), Bernadotte (IXème corps), Bessières (réserve de cavalerie) et les généraux, Oudinot (IIème corps), Marmont (Xième corps) ; auxquels il convient d’ajouter les généraux MacDonald et Grenier respectivement à la tête des Vème et VIème corps de l’armée d’Italie. Le camp français compte 154.000 hommes et plus de 430 canons.

Charles commandant la principale armée autrichienne, la Kaiserlich-königliche Armee. L'archiduc Jean d'Autriche n'arrivera qu'à la fin du second jour. Par conséquent, les forces autrichiennes disponibles se chiffrent à 137 000 hommes et 415 pièces d'artillerie. Le Ve corps (9 000 hommes) sous le commandement du prince Henri XV Reuss de Plauen fut laissé de côté afin de surveiller les lignes de communication entre la Bohême et la Moravie. Il ne prit donc pas part au combat.

Charles a déployé son armée sur un front de 23 kilomètres (le village de Wagram étant situé au centre) pour attendre l'attaque française. Au soir du 5 juillet, après avoir traversé le Danube, Napoléon passe rapidement à l'attaque des forces autrichiennes, mais il est repoussé.

Au matin du 6 juillet, Charles attaque par le sud pour empêcher l'accès des Français au Danube et encercler leur flanc sud. Napoléon dirige son attaque principale au nord, à la frontière autrichienne, le long du Russbach. En renforçant son flanc sud, Napoléon repousse l'attaque autrichienne. Dans le même temps, l'attaque dirigée vers le nord réussit. L’Empereur lance alors l'assaut final au centre de l'armée autrichienne et la divise. Il masse sur un front sur un front de 1400 mètres une formidable artillerie de 100 pièces alignées comme à la parade. La batterie de Wagram entre dans l’histoire en faisant pleuvoir sur les Autrichiens un déluge de feu.   À l'arrivée de l'archiduc Jean en fin d'après-midi, l'armée de Charles bat déjà en retraite.

Epuisée, l’armée française ne poursuit pas immédiatement l’ennemi et la laisse se replier sur la Moravie. Mais l’Autriche est à bout de souffle et l’archiduc Charles, rejoint par les Français à Znaim le 11 juillet se décide à l’armistice, le lendemain.

Selon I. Castle, les pertes autrichiennes sont de 41 250 hommes, dont 23 750 tués ou blessés, 10 000 disparus et 7 500 capturés, alors que les pertes françaises se chiffrent à 37 500 hommes, dont 27 500 tués ou blessés et 10 000 disparus ou capturés.

Pour l’Empire, Wagram est incontestablement l'une des grandes victoires personnelles de Napoléon 1er, bien qu’elle soit couteuse en pertes humaines pour la Grande Armée. Cette victoire marque aussi celle d'une Grande Armée de plus en plus cosmopolite et composée de nombreuses recrues sans expérience. La plupart des vétérans des guerres de la Révolution ont disparu ou sont embourbés dans le piège espagnol. 

Pour l’Histoire, la bataille de Wagram, par le rôle prépondérant joué par l'artillerie, l'importance des effectifs engagés et les stratégies d'anéantissement préfigure les conflits de masse du XXe siècle.


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