23 juin 1305 : le traité d’Athis met fin à la guerre de Flandre (1297-1305)
Le traité d'Athis,
signé le entre la France et le comté de Flandres, reconnaît
l'indépendance flamande, mais au prix d'un lourd tribut et la perte des villes
de Lille, Douai et Orchies, qui deviennent françaises.
Depuis le traité
de Verdun en 843, le comté de Flandre fait formellement partie du
royaume de France, mais il a toujours été de facto
largement, sinon totalement, indépendant de la couronne française. La
Flandre possède quelques-unes des villes les plus riches de l'époque, comme Bruges,
Gand, Ypres, Lille et Douai. Mais ces villes sont
elles-mêmes divisées entre les riches patriciens et les commerçants urbains,
réunis en corporations. En 1288, Philippe IV de France exerce son
contrôle sur la Flandre sur laquelle il fait peser de lourds impôts, aggravant
les tensions entre le roi el le comte Gui de Dampierre. En 1294, Gui arrange un
mariage entre sa fille Philippa et Édouard, prince de Galles, fils du roi d’Angleterre
Édouard 1er. Philippe le Bel fait alors emprisonner Gui, deux de ses
fils et Philippa, pour le forcer à annuler le mariage. Cette dernière restera
captive à Paris jusqu'à sa mort en 1306. Gui s’allie alors avec Édouard Ier
d'Angleterre. Philippe réplique en annexant la Flandre au domaine royal et
envoie une armée française sous le commandement de Robert II d'Artois.
Le
comte de Flandre est facilement défait à la bataille de Furnes. Édouard
d'Angleterre abandonne l'idée d'aider la Flandre et fait la paix avec Philippe
en 1298. La conquête de
la Flandre a été relativement facile, les villes flamandes étant jusqu'alors
restées neutres. Les patriciens ne sont pas fâchés de se débarrasser d'un comte
de Flandre qui entendait contrôler les affaires (financières) des villes. Ils
se tournent même vers le roi de France qui est déjà intervenu en leur faveur.
Mais Philippe le Bel
nomme Jacques de Châtillon comme gouverneur du comté, ce qui se révèle
être un très mauvais choix. Le 19 mai 1302 une rébellion éclate à Bruges.La
population flamande tue tous les Leliaards (soutiens flamands du roi de
France) qu'elle rencontre, y compris la garnison française. Ce sont les matines
de Bruges. De Châtillon parvient in extremis à se sauver. La révolte
devint générale. Guillaume de Juliers, le petit-fils du comte arrive à Bruges,
et devient le chef de l'insurrection flamande. À l'issue de la bataille
des Éperons d'Or du 11 juillet 1302, la Flandre retrouve une pleine indépendance, sous
le contrôle de Guillaume de Juliers, soutenu par ses oncles Jean 1er,
marquis de Namur et Gui de Namur. La même année,
les Flamands envahissent le Hainaut et conquièrent Lessines (la Flandre et le Hainaut
sont en guerre depuis 1244). Le 23 avril 1303 Gui
de Namur, fils du comte de Flandre, a formé une flotte à Sluis et
réclame le comté de Zélande. Les 10 et 11 août 1304, une flotte
combinant les armées de Hollande et de Gênes, commandée par le Génois Rainier 1er
Grimaldi, affronte et bat la flotte flamande à la bataille de Zierikzee. Guy de
Namur est capturé et la Zélande reste entre les mains du comte de Hollande et
de Hainaut. Une semaine plus tard le 18, Philippe le Bel affronte l'armée
flamande à la bataille de Mons-en-Pévèle. Les Français font de nombreuses
victimes chez les Flamands grâce à des machines de jet. L'issue de la bataille
n'est pas probante, mais la mort de Guillaume de Juliers, les lourdes pertes et
la perte de Lille inciteront les Flamands à demander la paix.