20 août 1914 : Naissance de maréchal Foch A COMPLETER


20 août 1914, Foch est à la tête du 20ème corps d'armée à Nancy, fer de lance de l'armée française. Le 20ème corps passe à l'offensive et se heurte à de violents feux d'artillerie lourde, puis à une contre-attaque allemande. 5.000 soldats français sont tués au cours de cette désastreuse bataille de Morhange. Foch, le théoricien de la guerre, général depuis 1907, vient découvrir la terrible réalité du terrain. Le 18 septembre 1914 il est fait Grand Officier de la Légion d’Honneur. Sa citation résume alors son début de guerre.

Foch, chef de guerre

de Elizabeth Greenhalgh (Auteur), Simon Duran (Traduction)

ASIN ‏ : ‎ B00C7IV1II
Éditeur ‏ : ‎ Editions Tallandier (26 septembre 2013)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 681 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1021002722
Poids de l'article ‏ : ‎ 700 g
Dimensions ‏ : ‎ 16.5 x 2.9 x 23 cm

Mais la mauvaise coordination des troupes françaises lors de la seconde bataille d’Artois empêche l’exploitation de la spectaculaire avancée de Pétain et du 33ème corps d’armée. On retiendra surtout le coût humain considérable de la bataille d'Artois avec pas moins de 102.000 pertes. Même constat en juillet 1916 lors de la bataille de la Somme. Les têtes pensantes, dont Foch fait partie, s'attendent à ce que la ligne de défense allemande soit décimée par le pilonnage des troupes allemandes, mais c'est une utopie. Au terme de la bataille de la Somme, les lignes n'ont pas bougé, et on compte 622.221 soldats hors de combat côté allié, "pour rien". En décembre 1916, Foch est destitué du commandement du Groupe d'armées du Nord (Gan) et tombe en disgrâce.

En 1917, la situation militaire des Alliés est inquiétante : échec du général Nivelle sur le Chemin des Dames, mutineries, effondrement de l'empire russe, déroute italienne... Foch est rappelé comme chef d'état-major général de l'Armée en mars 1918. Clémenceau expliquera une fois le conflit terminé : "Je me suis dit : essayons Foch ! Au moins, nous mourrons le fusil à la main ! J'ai laissé cet homme sensé, plein de raison qu'était Pétain ; j'ai adopté ce fou qu'était Foch. C'est le fou qui nous a tirés de là !" Au cours de cette année 1918, la France ne représentait plus la majorité des effectifs militaires alliés. Les entreprises fédératrices menées par Foch furent décisives et innovantes. Il bloque l'offensive allemande en avril 1918 et lance la contre-attaque décisive du 18 juillet. Dès le 7 août 1918, il est élevé à la dignité suprême de Maréchal de France. Le 11 novembre 1918, c’est lui qui signe l’Armistice avec le sentiment du devoir accompli. Mais il songe aussi aux millions de soldats morts - dont son fils et son gendre - et il sait qu'il faut aussi gagner la paix. "Je ne fais pas la guerre pour la guerre. Si j'obtiens par l'armistice les conditions que nous voulons imposer à l'Allemagne, je suis satisfait. Le but étant atteint, nul n'a le droit de faire répandre une goutte de sang de plus". (Mémoires du maréchal Foch, t. II. p. 285).

Maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, académicien, titulaire de 37 décorations françaises et étrangères, Président du Conseil supérieur de la guerre. Il ne réussit pas à imposer sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière de l'Allemagne plutôt que fondée sur d'hypothétiques promesses.

Déçu par les clauses du traité, il veut faire entendre sa voix en se présentant aux élections présidentielles de 1920. Son échec lui fait renoncer à la politique. Il voyage, écrit ses mémoires, ne cessant de défendre sa conviction : une nation moralement forte, puissamment armée, est nécessaire pour éviter que ne recommence la guerre.

Le 20 mars 1929, le maréchal Foch décède à Paris. Fils du secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées, Ferdinand Foch naît à Tarbes, le 2 octobre 1851, au sein d'une famille bourgeoise et pieuse. Lycéen travailleur et brillant, il devient bachelier ès lettres puis ès sciences. Envoyé à Metz en 1869 pour y préparer l'Ecole polytechnique, il connaît l'occupation prussienne qui s'abat sur la Lorraine. Epreuve déterminante ? A Polytechnique, il choisit la carrière des armes. Il tente et réussit le concours d’entrée à l’École polytechnique à Nancy. 47e sur 144 élèves au moment de son passage dans la 1ère division, l’élève suit ensuite les cours comme externe durant premier semestre 1872-73. A la sortie, il opte pour l’Artillerie et entre à l’École d’Application de Fontainebleau pour une année de formation supplémentaire.

Le 15 octobre 1874, il en termine et est affecté au 24e régiment d’Artillerie avec le grade de sous-lieutenant puis de lieutenant, après sa promotion le 1er octobre de l’année suivante. Le 21 janvier 1876, il est transféré brièvement au 31e régiment d’Artillerie mais, dès le 16 mars, il est de retour au 24e RA. Le 30 mars 1878, il rejoint l’état-major du 10e régiment d’Infanterie où il suit notamment des cours d’équitation et passe capitaine le 30 septembre. Un an plus tard, le 24 décembre 1879, il change à nouveau d’unité et devient adjoint au chef de service du personnel et du dépôt central au 35e régiment d’Artillerie. Il y reste deux ans et demi avant d’être réaffecté au 25e puis au 22e RA. Le 30 décembre 1884, il est rattaché au 9e régiment d’Artillerie mais en est détaché à Fontainebleau.

Elève à l'Ecole de Guerre en 1885, il est officiellement rattaché à l’État-major de l’Artillerie. Il suit alors les cours de l’École Supérieure de Guerre d’où il sort breveté d’état-major le 31 décembre 1887. Lors de son passage, il se faire remarquer pour ses aptitudes à commander, non seulement dans l’artillerie, mais également dans l’infanterie et la cavalerie. A sa demande, Foch rejoint ensuite l’état-major du 16e corps d’armée de Montpellier en qualité de stagiaire. Un an plus tard, il est classé hors cadre et affecté à l’état-major de la 31e division d’infanterie. Le 5 août 1890, il est une nouvelle fois transféré et rejoint cette fois le 3e bureau de l’état-major de l’armée où il passe chef d’escadron le 27 février 1891. Dès l’année suivante, le 18 février 1892, il est à nouveau renvoyé vers un régiment : le 13ème d’Artillerie. Le 9 juillet 1892, ses aptitudes et qualités sont une première fois reconnues lorsqu’il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur. Déjà, deux ouvrages ont regroupé ses conceptions stratégiques. "La réalité du champ de bataille est qu'on n'y étudie pas ; on fait simplement ce que l'on peut pour appliquer ce que l'on sait ; dès lors, pour y pouvoir un peu, il faut savoir beaucoup et bien" (Foch. in "Principes de guerre"). Il quitte l’école en 1901 avec le grade de lieutenant-colonel pour rejoindre le 29e régiment d’Artillerie de campagne de Laon.

Deux ans plus tard, promu colonel, il reçoit le commandement du 35e régiment d’Artillerie de Vannes. Quelques mois plus tard, le général Millet le fait appeler à ses côtés afin de devenir le chef de l’état-major du 5ème corps d’armée à Orléans. Le 23 août 1907, Foch devient également membre du Comité Technique de l’Artillerie.

Il commande, après avoir été nommé général de Brigade, l’École Supérieure de Guerre de 1908 jusqu’au mois d’août 1911, après quoi on lui donne le commandement de la 13e division d’infanterie. Il y est promu général de division le 21 septembre. Un an et demi plus tard, le 17 décembre 1912, il est promu à la tête du 8e corps d’armée. Le 31 décembre 1913 il accède au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur et prend la tête du 20e Corps d’Armée à Nancy le 11 août 1914.

Souvent mis sur un piédestal, Foch a en réalité multiplié les mauvaises décisions durant les trois premières années du conflit. Mais, finalement, son refus d'abdiquer, son énergie et sa capacité à fédérer les forces alliées ont triomphé, faisant de lui l'un des personnages les plus emblématiques de la Première Guerre mondiale. La disgrâce du général est officiellement dû aux résultats jugés insuffisants des offensives du début de la guerre. Mais, elle doit aussi beaucoup à des rivalités internes entre officiers supérieurs. Quant aux « erreurs » de stratégie, elles tiennent pour beaucoup à la mauvaise préparation de l'armée française. Le général Foch fut à l'image du commandement français, en retard d’une guerre.