1er juillet 1815 : Rocquencourt, la victoire oubliée
La bataille de Rocquencourt,
dernière bataille des troupes impériales napoléoniennes, eut lieu à
Rocquencourt, le 1er juillet
1815, soit 13 jours après Waterloo et 9 jours après l'abdication de Napoléon 1er
mais avant la signature de l'armistice, alors que les Prussiens avaient envahi
la France.
Elle fut le fait, à l'instigation du maréchal Davout, des généraux
Exelmans et Piré et se traduisit par l'anéantissement d'une brigade prussienne
et plus de 400 prisonniers.
Début juillet, l'armée réunie sous les murs de Paris attendait le signal
d'une bataille qui eût été une revanche de la bataille de Waterloo.
Blücher, à qui l'on n'opposait qu'un simulacre de défense, avait passé la
Seine sur le pont du Pecq, conservé par les soins du journaliste Martainville,
et paraissait vouloir se répandre, avec ses troupes, sur la partie sud-ouest de
Paris. Les généraux français, témoins de cette marche aventureuse, jugèrent
unanimement que les Prussiens s'étaient compromis. Ce fut dans ce moment que
l'Empereur déclara au gouvernement qu'il était sûr d'écraser l'ennemi, si on voulait
lui confier le commandement de l'armée.
Par ordre du prince d'Eckmühl, le général Exelmans fut dirigé sur les
traces des Prussiens avec 6 000
hommes ; un corps de 15 000
hommes d'infanterie, sous le commandement du général
Vichery, devait le suivre par le pont de Sèvres et lier ses mouvements avec 6 000
fantassins du 1er corps, et dix mille
cavaliers d'élite qui devaient déboucher par le pont de Neuilly. Mais au moment
d'exécuter ces dispositions dont le succès eût pu entraîner la perte de l'armée
prussienne, le prince d'Eckmühl donna un contre-ordre. Le général Exelmans
soutint seul le combat. Il attaqua l'ennemi en avant de Versailles, le
précipita dans une embuscade, le tailla en pièces et lui enleva armes, bagages
et chevaux.
Les généraux Strolz, Piré, Barthe, Vincent, les colonels Briqueville,
Faudoas, Saint-Amant, Ghaillpu, Simonnet, Schmid, Paolini et leurs régiments,
firent des prodiges de valeur, et furent intrépidement secondés par les
citoyens des communes voisines qui avaient devancé, en tirailleurs, sur le
champ de bataille, l'arrivée des troupes françaises, et qui, pendant l'action,
combattirent à leurs côtés.
Cependant, Exelmans, non soutenu, fut obligé de rétrograder devant le
gros de l'armée prussienne qu'il trouva à Louveciennes près de Marly. Devant
des forces disproportionnées et dans ce pays coupé et boisé, sa petite
cavalerie ne pouvait se mouvoir ni combattre. Il revint sur Montrouge, la rage
dans le cœur, laissant les Prussiens s'établir sur la rive gauche de la
Seine ; le surlendemain, 3 juillet, l'armistice conclu fit cesser les
hostilités.